Ce jour là, le tonnerre grondait et l'orage illuminait de ses éclairs la terre entière.

Une dernière fois la maman de Pierre lui ordonna de rentrer car il était dangereux de rester sur la terrasse.

Pierre obéit donc et installa dans la salle à manger, debout devant la fenêtre dont il avait soulevé le rideau pour ne rien perdre du spectacle. Il était à la fois apeuré et émerveillé. Après chaque éclair il s'amusait à compter comme le lui avait appris sa maman : 1, 2, 3 et le tonnerre éclatait, faisant trembler les vitres. Il restait là, fasciné.
Tout à coup, il aperçut comme une grosse étoile qui tombait laissant une trace lumineuse derrière elle, pareille à une fusée. Il était persuadé qu'elle était tombée au pied de la colline qui s'élevait à quelques centaines de mètres de leur maison.

Très excité, il alla en informer sa maman avec beaucoup de gestes et cris.

Celle-ci se mit à rire et lui dit qu'il avait du avoir une hallucination due à toute cette lumière et à tout ce bruit. Cependant, pour le calmer, elle lui promit d'aller faire un tour de ce côté dès le lendemain quand l'orage cesserait. Le lendemain, Pierre ne tenait plus en place. Il aurait bien voulu partir tout de suite après son petit déjeuner, mais il devait patienter car sa maman avait décidé que ce serait leur promenade de l'après-midi.
Enfin 14 heures ! Bottés tous les deux comme il se doit pour marcher sur le sol détrempé. La nature sentait merveilleusement bon. Les feuilles resplendissaient d'un magnifique vert car la pluie les avait lavées.
Pierre chantait en marchant tellement il était heureux.

Tour à coup, au détour d'un chemin ils s'arrêtèrent tous deux stupéfaits. Accroché aux flancs de la colline, se tenait en suspension un engin brillant à sept pointes. La voilà mon étoile ! Tu vois maman que j'avais raison !
Il voulut aller voir de plus près ce que c'était. Sa maman le lui interdit formellement. Nous allons rentrer immédiatement dit-elle et appeler la gendarmerie. Nous reviendrons avec eux.

Quelques moments plus tard, ils étaient à nouveau au pied de l'engin avec les 3 gendarmes du village. L'un de ces messieurs s'approcha et posa la main sur le bord extérieur. Elle est encore tiède dit-il. Je vais voir si cette étoile a une ouverture quelconque. Il continua de laisser glisser sa main tout le long et alors ...qu'elle ne fut pas leur stupéfaction ! Avec un bruit pareil à un ascenseur une ouverture se fit en haut. C'était une porte à glissière.

Y a-t-il quelqu'un, demanda le gendarme. Un garçon blond d'une quinzaine d'années apparut dans l'ouverture. Oui ! Nous sommes à peu près une vingtaine. Je suis le plus âgé, on m'a confié des enfants. Nous sommes tous sains et saufs.

Le gendarme appela par radio les services de secours. Un quart d'heure plus tard, l'échelle des pompier était là pour les faire descendre. Pendant que les enfants s'installaient dans les ambulances, l'aîné était interrogé sommairement. Celui-ci expliqua qu'ils habitaient une planète qui se nommait ARC EN CIEL car elle était lumineuse. Le soleil en était très proche et l'attirait de plus en plus vers lui. L'inévitable arriverait bientôt. L'ARC EN CIEL allait être détruite. Les autorités s'étaient réunies et avaient décidé d'envoyer les enfants sur la terre pour sauver une partie de leur peuple.

Les jeunes aventuriers furent emmenés vers l'hôpital le plus proche.

Pierre devint célèbre car, bien sûr, on ne pouvait cacher cet évènement au monde terrien. Les radios et les télévisions le sollicitaient pour qu'il explique comment s'était passé cet atterrissage.
Les examens médicaux nécessaires passé, les enfants furent adoptés par les familles qui le désiraient. Pierre demanda à ses parents la faveur d'avoir un frère et une sœur. Mis à part le changement de famille et quelques coutumes, les nouveaux terriens semblaient très heureux dans ce monde qui ressemblait beaucoup au leur disaient-ils.

Au début, il y avait quelques fois de grandes scènes de désespoir car ils pensaient à leurs parents qui à présent, ne devaient plus exister puisque les astronomes avaient déclaré avoir vu une grande luminosité dans l'espace. Mais avec les années le chagrin s'atténua. Il n'oublieront jamais leurs vrais parents mais ils se sentaient très heureux dans leur nouvelle famille.

Quant à Pierre, à chaque orage, il entraîne sa sœur et son frère devant la fenêtre de la salle à manger et ils observent le ciel. On ne sait jamais, peut-être q'un jour ....rien ne les empêchent d'espérer !