La blessure par Blanche Plume
La blessure
La blessure
La vie est belle... Que l'on en soit persuadé ou non, on se rabâche cette phrase sans cesse, pour peu que l'on veuille avancer dans ce monde souvent égoïste et transparent d'humanité... et c'est aussi ce que l'on applique comme un baume sur les blessures des personnes qui nous entourent, de plus ou moins près, lorsqu'elles vont mal.
On traverse des tempêtes, on aime, on crie, on parle, on pleure même parfois, mais comme tout individu qui entend bien se respecter et ne pas se laisser écraser ou submerger par les aspects négatifs, parfois graves, de sa vie, on se forge une carapace, et on essaie de comprendre, en même temps que notre intérieur se façonne, qui l'on est vraiment.
Bien sûr, il n'y a pas meilleur juge, mais il n'y a pas pire non plus. Car on se connaît très bien ; trop bien, pour pouvoir se cacher les choses qui nous gênent. Alors, on essaie de s'améliorer, on fait une place plus importante à l'humilité, à l'altruisme, à la générosité et à la compréhension.
On se dit que, finalement, malgré les cicatrices, les mauvais temps, on a bien fait de se mettre un coup de pied au cul, de se remuer, de ne pas pleurer sur son sort.
On arrive même à être un peu fier parfois lorsqu'on y arrive et que le regard des gens nous renvoie une image « norm-ale » de nous même.
Oh bien sur, on dit toujours qu'on se moque de ce que peut penser l'Autre, de toute façon on ne le connaît pas ! Mais quand même. Quand on y regarde de plus près, ça nous touche.
Et lorsque les regards sont ceux des gens qui nous sont proches et que l'on aime, c'est encore plus important, bien entendu.
Alors, le jour où l'on se rend compte que ces regards là ne nous voient pas comme on le pensait... Pas tous, certes. Mais ces regards qui sont censés être les plus francs, les plus chaleureux, ceux qui savent de quoi vous êtes capable... quoi que. A bien y réfléchir, nous connaissent-ils vraiment, ces yeux là ? Il faut croire que non. Et ils vous transpercent avec encore plus de tranchant lorsque vous savez qu'ils ne vous voient pas comme vous le pensiez. Ils font mal.
Ils font encore plus mal lorsqu'ils s'acoquinent avec la bouche, cette partie de notre anatomie capable de tellement de choses extraordinaires comme le baiser...mais qui peut devenir une véritable vipère !
C'est une morsure qu'il va falloir guérir, une fois de plus, mais qui laissera des cicatrices, en profondeur. Son poison est douloureux, lancinant, vicieux. Et ce qui est encore plus douloureux, c'est que cette blessure doit rester secrète.
C'est là qu'interviennent les mots, les pages, les poètes... ils ont tous cette chance de pouvoir crier sur papier leur amour, leur douleur. Finalement, n'est-on pas plus proche de l'Autre lorsqu'on ne le connaît pas ?
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Style : Poème | Par Blanche Plume | Voir tous ses textes | Visite : 1306
Coup de cœur : 10 / Technique : 7
Commentaires :
pseudo : monalisa
MAGNIFIQUE TON TEXTE BLANCHE PLUME ET TELLEMENT CRIANT DE VÉRITÉ.SUREMENT QUE L'ON EST PLUS PROCHE DE CELUI QU'ON CONNAÎT PAS, CELUI QUI EST DE L'AUTRE BORD. LE MOT EST UN MOYEN EXTRAORDINAIRE D'EXPRIMER SA VIE. MERCI C'EST TRÈS BEAU.
pseudo : ficelle
Blanche-Plume, tu mets le doigt sur un sujet passionnnant : nos relations aux autres, ce qu'on en fait, est-ce qu'on en veut, la relation à soi, le miroir piqueté dans lequel on se regarde ou pas...tous ces instants compliqués de l'existence qui font qu'on existe grâce aux autres. Mais, heureusement, certains écrivent, et cette écriture permet perfois d'entrer en relation avec les autres, différemment. Ton texte est magnifique, merci de nous l'avoir offert.
pseudo : obsidienne
il y a une loupe dans cette plume, un dictionnaire de la vie dans cette main et des sentiments chaleureux dans ce coeur. Merci pour cette délicieuse leçon d'entomologie sociale. On ne connaît jamais personne, surtout pas les gens que l'on côtoie...
pseudo : Blanche Plume
Simplement merci...d'être là !
pseudo : Isalou
Blanche Plume, ton texte est magnifique. Les relations humaines nous nourrissent, mais elles sont complexes; elles peuvent faire souffrir, elles peuvent décevoir. C'est exact que des personnes extérieures à notre entourage peuvent parfois nous comprendre de manière extraordinaire. Peut-être parce qu'elles ont plus de recul... Ta réflexion très profonde est pleine de sensibilité et de charisme ; un tout grand merci.
pseudo :
C'est bien connu, les personnes qui nous font le plus de bien et le plus de mal, sont celles qui nous connaissent, et de fait savent atteindre nos failles. Mais que ferions-nous sans ces relations ? C'est toute cette complexité de vivre ensemble alors que nous sommes unique qui parfois fragilise, mais demain il fera jour ! En tout cas, ces souffrances de l'âme et du coeur sont le détonnateur pour des jolies phrases comme les tiennes, mais aussi pour rebondir vers du meilleur.
pseudo : Cécile Césaire-Lanoix
Un texte très réaliste. Bonne analyse. Bravo!
pseudo : Misa
Un texte qui nous décrit si bien ... si senssible et qui nous touche. Bravo !
pseudo : volatile
Ton texte est dense, Blanche Plume-qui-porte-bien-ton-nom, dense et sage. Tu y concentres tant des réflexions qui nous assaillent au quotidien. Merci de nous mettre un coup de pied au cul.
pseudo : Blanche Plume
Merci à vous tous de recevoir et accepter ses sentiments humains qui vous assaillent...ceux qui nous rendent...meilleurs ?
