Elles sont toutes là, certaines sont mieux habillées que d'habitude, d'autres fidèles à leur envie de paraître naturelles, n'ont rajouté qu'un peu de maquillage, sans trop de zèle, juste ce qu'il faut pour que les joues rosissent moins vite ou que les lèvres brillent davantage. Des garçons se mêlent aussi à la fête, posés, ne parlant pas beaucoup mais juste. C'est un vrai groupe de vrais gens qui s'aiment bien, on voit d'ailleurs parmi eux certains s'aimer plus que d'autres, et c'est heureux. C'est un groupe d'amis, une de ces confréries dont on ne sait pas bien comment elle a pu se former tant ses membres sont différents, mais dont on sait aussi qu'elle vivra longtemps, un cénacle construit sur du dur, avec des sentiments bien liants et un socle en granit. C'est une communauté où l'on se sent bien, que l'on quitte avec difficulté, une association qui prend soin de vous, avec toujours beaucoup de bienveillance, parfois trop croit-on. Et puis non, ce pot de miel qui passe de main en main est toujours plein et il y en a pour tout le monde. Aujourd'hui cette bande fait la fête, avec un engouement étonnant. Et toutes ces femmes et tous ces hommes ont un sourire qui illumine l'espace. Ils ont failli perdre quelqu'un. Enfin, ils ont cru qu'ils allaient perdre quelqu'un, parce que ce gros malin se prenant pour un écrivain, alors qu'au fond, ce n'est qu'un plumitif mal dégrossi, voulait s'exercer sur un sujet un peu morbide. Oh, il était sincère, il avait de bons arguments pour écrire quelques horreurs sur sa pauvre vie, mais enfin, ce n'était pas une raison pour effrayer tout le monde, et puis, s'il voulait donner à réfléchir sur la mort inattendue, il n'avait qu'à le dire ! Toujours est-il que ce tordu, bien gentil au demeurant a raconté des niaiseries, alors qu'il est d'une santé mentale éclatante, même si l'une ou l'autre l'a un peu fragilisé ces derniers temps... Bon il est allé se reposer, et il revient.
Enfin, voilà, elles l'attendent et de toutes les façons, il n'y a aucun prétexte à avancer pour faire la fête. Il suffit de dire : on fait la fête, et tout le monde est d'accord, ce monde là est bien fait.
Donc, notre Lamartine de gare revient bien sûr dans une gare... Et toute cette belle équipe l'attendait, entre deux files de wagons. Les contrôleurs, casquettes et képis à la main observaient cet attroupement joyeux. Ils l'attendaient sans savoir à quoi pouvait bien ressembler ce petit poète qui, quand même, en avait ému certains. Le temps s'écoule, la fête grossit, mais pas d'apparition, pas de splendeur éclatante, pas de trompettes annonçant un retour de champion. Il y avait bien parmi elles quelques hommes. Il était peut-être déjà là, celui-ci si gentil mais pas plus qu'elles, cet autre assez intelligent ma foi, mais pas plus qu'elles, cet autre encore qui écoute si bien mais pas mieux qu'elles ou celui-là qui fait l'effort de se mettre à l'écart pour rester discret mais comme elles. Il restait introuvable, il y avait bien dans l'air quelque de chose de chantant, quelque chose qui ressemblait au sourire que l'on se fait quand on se reconnaît, quelque chose qui attestait sa présence. Elles se sentaient toutes embrassées, certaines longuement parce que la durée d'un baiser signifie aussi quelque chose, d'autres plus prestement parce que son sourire avait déjà tout dit, d'autres encore se sentaient simplement étreintes, comme une maman ou comme une vieille amie. Mais toutes, comme les hommes d'ailleurs, se sentaient respectées et admirées. Elles sentaient que leurs sourires s'étaient enrichis du sien, que leur amour revenu de son cœur dans le leur avait cette odeur d'éternité, que leur bienveillance avait été remontée jusques par-dessus la tête pour avoir bien chaud. Et elles se sont rendu compte, qu'il n'était jamais parti, qu'il était là, bien au chaud dans leur cœur.
Cette belle compagnie a compris à ce moment-là les vraies raisons de sa bonne santé.
Lui a essayé de les remercier simplement, de quelques mots fabriqués avec les lettres de leurs pseudonymes.
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : autre | Par obsidienne | Voir tous ses textes | Visite : 859
Coup de cœur : 9 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : ficelle
merci pour ces mots. Merci pour ces lumières, Gentil Plumitif très bien dégrossi. Je suis contente. Contente de te savoir, contente de voir qu'il existe une chaîne humaine qui nous réuni tous réellement à partir d'une connaissance "particulière" que nous avons les un(e)s des autres ici, connaissance acquise grâce aux mots, grâce à ces liants. C'est bien. C'est bon. C'est rassurant. Et c'est grâce à toi, en fait. Alors, après mon grand coup de gueule initial, je te fais aujourd'hui un nouveau coup de gueule, mais de remerciement cette fois-ci ! Parce que grâce à toi, on y voit plus clair. Merci, bel écrivain. Et merci pour ces embrassades, accolades, sourires qui nous vont si bien.
pseudo : ficelle
...et j'ajoute : c'est Monalisa qui va être contente : tu nous ornes de tous ces beaux bijoux ! Allez je file, j'en ai trop dit. Parole aux autres.
pseudo : ficelle
(cela fait un quart d'heure que je suis devant ton texte et que je recommence mon ou mes commentaires..) et j'ajoute : Oui, j'ai vraiment le sourire.
pseudo : monalisa
UN GRAND MERCI POÈTE DE NOS ÂMES DE NOS COEURS QUI SOMMES RAVIS DE TE RETROUVER NON DE TE DÉCOUVRIR UN PEU PLUS! TON HYMNE A CETTE AMITIÉ QUI NOUS RELIE PEU IMPORTE QUI NOUS SOMMES EST MAGNIFIQUE SINCÈRE PLEINS D'ATTENTIONS DE RESPECT ET SURTOUT DE LA JOIE DE LA BONNE HUMEUR. BIJOUCONTEMPORAIN TU ES LE FIL CONDUCTEUR DE CETTE GRANDE CHAÎNE DORÉE QUI NOUS TIENT TENDREMENT POUR QUE LA VIE SOIT TOUJOURS PLUS BELLE. QUE DE MERVEILLEUX BIJOUX TU NOUS OFFRES, VITE PARONS NOUS DE CES MAJESTUEUX CADEAUX!!!! MERCI ET QUE LA FÊTE CONTINUE!!!!!
pseudo : VIVAL33
Ah!!! je l'attendais ce texte! Heureuse que tu remettes les pendules à l'heure... comme çà les trains n'auront pas de retard?
pseudo : Cécile Césaire-Lanoix
Attendez-moi ! J'arrive ! ;-)
pseudo : gigi
je suis comprise dans ces embrassades? je l'espère bien,bisou-bijou
pseudo : Isalou
Merci de tout coeur pour ce texte magnifique d'humilité, de grandeur d'âme,d'altruisme, d'humour. C'est un véritable cadeau, merci.
Nombre de visites : 173670