J'étais allongé sur le dos sur mon lit. J'étais nu. Mes souffles profonds et réguliers s'accéléraient et s'amplifiaient. La seule lumière qui entrait dans ma chambre venait de dehors. C'était celle de la lune qui éclairait nos deux corps. Mon partenaire était nu. Ses mouvements réguliers et profonds s'amplifiaient et s'accéléraient. Le moment était bon. La tension montait de plus en plus, dans quelques secondes ça serait fini. Mes souffles se transformèrent en cris et ceux de mon partenaire aussi, alors que ses mouvement s'amplifiaient toujours plus, obligeant mon corps à le suivre. Jamais je ne m'étais senti aussi bien ! Et bientôt ça allait prendre fin. Une fin où le plaisir serait à son comble. Une fin qui serait aussi une libération : je respirerais normalement à nouveau. Mon partenaire aussi. Ce moment deviendrait inoubliable pour moi, inoubliable pour mon partenaire.
A cet instant même la porte de ma chambre s'ouvrit violemment.
« Monsieur le Président ! »
Alerté par nos cris, mon garde du corps fit irruption dans ma chambre. Aussitôt mon partenaire se retira et je tirai le drap par dessus nous deux.
« Dégagez, hurlai-je, dégagez ! Et fermez votre gueule ! »
Choqué mon garde du corps ne bougeait pas. La lumière grise de la lune lui donnait l'allure d'une de ces statues qui se trouvaient dans le parc.
« Je vous ai demandé de dégager ! Et dorénavent vous mettrez des boules quiès, s'il arrive quoi que ce soit votre collègue à l'autre bout du couloir vous fera signe ! Allez dégagez ! »
Mon garde du corps acquiesca et sorti de la chambre, tremblant. On aurait dit que la statue était devenue automate. Et déjà j'entrevis son collègue au moment où il fermait la porte. Et déjà je les entendis discuter.
Je me retournai vers mon partenaire qui n'était autre que mon premier ministre. Nous nous regardâmes dans les yeux. Il aurait lui aussi trouvé sa place parmi le statues du parc, pensai-je. Et il était fort probable qu'il pensât la même chose de moi en me voyant. Après un moment de silence intense, insupportable, comme lors d'un deuil, je repris la parole :
« Demain, je ferai fouiller la chambre ! On ne sait jamais, il y a peut-être des caméras et des micros de dissimulés! » Personne ne devait savoir.
« Et puis nous feront réouvrir le passage secret qui reliait nos deux chambres autrefois. On pourra se voir sans attirer l'attention. » Un peut comme cela s'était fait à Versailles.
« Il serait aussi temps de dormir. Demain, nous avons du pain sur la planche ! »
Je me levai et je fermai le rideau à la fenêtre. Je vis alors dans le noir le visage de mon partenaire se réanimer. Je retournai sous les draps et nous nous serrâmes, l'un contre l'autre, très fort. Il m'embrassa.
Bien que déçu de n'avoir pas atteint, une fois de plus, le plaisir suprême, je n'allais pas oublier ce moment. Mon partenaire n'allait pas l'oublier. Personne n'allait l'oublier.
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Style : autre | Par Romain F. | Voir tous ses textes | Visite : 731
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Commentaires :
pseudo : monalisa
ROMAIN F BIENVENU DANS L'ÉLYSÉE DE MYTEXTE. TON TEXTE EST GÉNIAL ORIGINAL INTÉRESSANT ET CAPTIVANT. JE ME SUIS RÉGALÉE A LE LIRE.BONNE CONTINUATION .
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