A l'orée des bois, les abboiements imprègnent la forêt.En ce bel automne,elle flamboie

de couleurs chatoyantes,et la palette des peintres ne résiste pas à son appel.

Mais la laie ne profite pas de ces moments magiques de liberté.Elle court, à perdre haleine,

dans ce petit matin frileux,poursuivie par une meute de chiens en furie,

Fatiguée par son flanc rond couvant sa portée, elle est trainée lamentablement dans les

fourrés. Elle entend le claquement des fusils qui retentit autour de sa tête,et la balle

siffle dans ses oreilles ensanglantées.Meurtrie, elle se couche sur cette terre qu'elle

aime tant.La brulure du couteau la délivre de sa souffrance et de cette fatigue.

uu chien git à ses côtés, victime lui aussi.

.Dans le campement, un léger remord envahit les hommes qui la dépecent

à la vue de son ventre arrondi.

Le chien téméraire, lui, se trouve toujours au sol.Demain, il sera remplacé.

Quand la plaine reblanchira, sangliers et chevreuils épargnés, retrouveront leur joie de vivre,

dans cette forêt magnifique,où tout ne sera que paix, en cette saison hivernale.

Il est tard, et le petit bois a retrouvé sa sérénité pour la nuit.

Les oiseaux chuchottent dans le creux des arbres.

Demain sera encore une dure journée.

c'est par la façon dont sont traités les animaux,que l'on peut savoir où en est

l'évolution d'un peuple.