Mon amour, si tu savais le plaisir que j'ai de caresser ton visage...
Tes yeux ouverts à moitié sur ce que tu ressens et fermés à moitié sur les ombres de ta vie projettent sur mon geste tous les bonheurs qui pétillent entre nous.
Cette caresse pleine de saveur vient de loin. Bien avant que ma main t'apprenne, tu m'as permis de t'approcher. Cheminant différemment, nos deux corps illustrent comment nous avons réussi à nous parler, d'abord campés chez nous, protégés par une illusoire barrière de mots, alléchés par les sons que seuls entendent les cœurs ouverts, rafraîchis par ces belles cascades d'idées nouvelles, étonnés par ces besoins que nous cachions presque, persuadés d'en être les propriétaires honteux, des besoins de dialogue, des besoins de découverte, des besoins de confrontation à la différence, des besoins de connaissance, affranchis enfin de toutes les gênes que tisse le mensonge comme des habits de chasteté, attentifs désormais au moindre geste de l'autre. Ma main suit chaque grain de ta peau comme tu as suivi chaque accent de mes paroles, mes doigts dessinent toutes les virgules et les points qui ont ponctué tes promesses, nos demandes, mes doutes, nos interrogations. Chaque centimètre de ton visage renvoie à un cadeau que nous nous sommes faits, en nous découvrant proches et capables de nous éloigner, en nous sachant distants et sûrs de nous rapprocher, chaque sensation est un bout de nos histoires qui se mêlent dans nos regards, nos écrits, nos envies, nos questions. Chaque respiration modèle notre plaisir, chaque seconde de notre attente est relayée par un picotement, un tressaillement. Ma main qui sur toi, est la tienne parle ce langage universel inscrit en nous par cette nature que nous acceptons parce qu'elle nous identifie, elle dit que nous existons ensemble sur une terre que nous allons aimer maintenant, elle dit que l'expérience des corps fait partie de notre culture, elle dit que si nous restons seuls, individus, nous savons ressentir ensemble un plaisir commun.
Il n'y a dans cette caresse aucun maquillage, aucune blessure. Rien ne gêne la transmission de ce bouillonnement qui tend le ventre et soulève l'âme, rien ne masque la déferlante vague d'amour qui noie tout, jusqu'à la raison mal assurée. Rien n'empêche cette fulgurance, rien n'arrête notre désir de vivre.
Mon amour, si tu savais le plaisir que je ressens sous ta caresse...
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : autre | Par obsidienne | Voir tous ses textes | Visite : 1032
Coup de cœur : 12 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : ficelle
...et si tu savais le mien à te lire, Bijoucontemporain...Oups ! Faut que je sorte de ce rêve dans lequel tu nous emmènes, que je me ressaisisse et que je vaque à la vraie vie. Mais, merci de nous faire du bien avec tous ces bijoux littéraires que tu sculptes, que tu ajustes quotidiennement ; merci, merci, merci...
pseudo : Isalou
Ficelle a trouvé l'expression exacte : un bijou littéraire sculpté. Un texte raffiné, respectueux... enfin, c'est très beau.
pseudo : ficelle
Je ne peux m'empêcher d'apposer un commentaire de plus à ce chef d'oeuvre. Tu sais ce que j'aime dans tes écrits ? c'est l'inscription de tes mots dans le temps d'une existence avec cette précision qui est la tienne, avec cette méticulosité dont toi seul est maître, avec cet immense talent que tu as, le tout agrémenté de la puissance de ton âme. Franchement, après un commentaire pareil, je ne pourrai plus t'en écrire (à part mes fameuses interjections) au risque de sombrer dans la périphrase ou le gâtisme. Mais, je veux bien sombrer dans le fanatisme...te concernant ! Et je t'embrasse (là, je me lâche). Merci de tout coeur encore.
pseudo : Cécile Césaire-Lanoix
Ah! Quelle sensation! Cela donne des frissons... Magnifique texte. Bravo!
pseudo : VIVAL33
Fichtre, Diantre, Monsieur bijoucontemporain, et bien voilà: je tremble,...je rougis,... je défaille,... je suffoque,... je rosis,... je blêmis: je tombe!... je tombe en pâmoison...comme certaines de ces Dames d'un autre siècle... Pâmée de chez pâmée!
pseudo : monalisa
BIJOUCONTEMPORAIN TON UNIVERS DES SENS EST UNE CARESSE ÉNIGMATIQUE QUI SUBLIME LA FEMME DE TON ÂME!!! MERCI DE CE PLAISIR CARESSANT LE RÉEL ET LE RÊVE.
pseudo : bijoucontemporain
wouahou, comme dit l'autre ! Vous êtes gentilles, merci à vous toutes.
pseudo : gigi
un bijou! cette caresse.
pseudo : ficelle
...heu...si je peux me permettre, "l'autre" a un pseudo ;-)
pseudo : clochette
ce texte reflète les sensations qu'on eprouve au début d'une histoire et l'admiration que l'on déverse...Puisse cette admiration résister au temps qui érode nos amours...!! Très touchant obsidienne
Nombre de visites : 173564