En colère, mes pas se font plus lourds et plus rapides. Je claque la porte. Encore. Je me laisse tomber lourdement sur le lit, mon regard est dans le vide, ma pensée perplexe. Puis je me mets à pleurer, lentement les larmes viennent, c'est incontrolable.

Soudain c'est l'explosion ma respiration s'intensifie, mon nez se bouche, je manque d'air, c'est la rivière de la peine qui se met à couler inevitablement. Doucement je me calme. Mon regard alors se tourne vers mon chevet. Je tends mon bras, le tiroir s'ouvre. Je sais ce que ma main cherche, je sais aussi qu'elle le trouvera. Mon second bras s'approche.

Que faire ? Ca m'appelle, personne n'est la pour m'en empêcher, personne pour me raisonner, personne pour me le déconseiller, personne pour me l'interdire. Personne. Je suis encore perplexe, perdue, ma tête est absorbée par un guerre de pensées. Je regarde une dernière fois ma porte fermée. Rien ne se passe. Je suis seule. Trop seule.

 Ma main a trouvé. Elle s'empare de l'objet, mon bras se sent definitivement attirer vers lui. Là, c'est la rencontre. Mélange de soulagement, de douleur et de bonheur. C'est étrange cette union était pourtant improbable.Dés lors la  rivière de la peine laisse place à une autre rivière bien plus belle, bien plus attirante, bien plus importante. Celle de la vie.

Doucement la rivière de la vie s'échappe de mon corps, je la sens couler le long de mon bras, je me sens de plus en plus faible. Ma tête tourne, mes yeux se ferment. J'ai froid, je tremble. C'est l'heure je dois partir, je le sais .J'ouvre les yeux une dernière fois. Je les referme. Désormais ils seront fermés pour toujours