Il était une fois un prince
Il s'agit de celui dont je vous ai déjà parlé
Un prince dont la seule présence fait frissonner
Qu'on a peur de toucher de peur de le blesser
Vous voyez de qui je veux parler...
Eh bien ce prince je le connais
Il m'a déjà parlé et surtout regardé
Plusieurs fois j'ai cru succomber
En fait ses yeux ont touché les miens
Ses yeux ces planètes enchantées
On y entre sans frapper sans peur ni tracas
On est envoûté sans même avoir le temps de se méfier
Un picotement léger commence à chatouiller le bas du ventre
Il remonte plein de chaleur
A travers les artères de son cœur
Cela chauffe, cela berce et console
Ce prince sa seule image suffit à vous faire sauter de joie
S'il parle ses mots sont parcellés
Car ils épousent le contour irrégulier de ses idées
Et la tonalité de sa voix est pareille à ces tessons de mots
Brisée et charmante, vibrante d'intonations oscillantes
S'il chante avec son accent et sa voix
Vous rigolez de joie, de tendresse et de bonheur
Vraiment vous ne pouvez que l'adorer ce prince-là
S'il décide de poser sa main sur vos doigts
Mais ce n'est qu'en rêve que cela peut arriver
Dans des hallucinations donnant l'apparence de la réalité
Donc s'il caresse vos doigts, chacun de vos doigts
Doucement et lentement
Vous ne pouvez plus respirer normalement
Et utilisant vos dernières ressources instinctivement
Vous contractez votre abdomen et tous vos muscles respiratoires
Afin de ne pas haleter comme un animal
Et dans une inspiration profonde
Vous retenez en vous l'empreinte de son être charmant
Emprisonnant au fond de vous pour toujours
L'impulsion qu'il a su créer en votre sein
Il vous regarde alors mais c'est trop
Ce n'est bien sûr qu'un rêve
Il faut se réveiller...
Mais son empreinte repose toujours au plus profond de vous
Elle ne s'est pas effacée
Vous la sentez chaude et douce
Mais que faire
Vous touchez votre ventre pour ressentir cette impulsion que seul lui sait générer
C'en est fini mon beau prince
Comme ce rêve tu t'es dissolu
Ton parfum de tendresse et de bonté s'est lentement évaporé
Il ne reste plus que quelques volutes encore palpables
Cela s'appelle l'ombre de tes pensées