Je continue de rêver. À l'endroit précis où je suis se trouve une ombre aux formes rondes, une ombre fraîche légèrement bleutée, avec des fragrances d'orangers en fleur. J'ai dans la bouche des goûts subtils de baisers encore vivants, dans le cœur le souffle amoureux d'une femme qui m'accueille. Dans ma tête des ouragans heureux font voler toutes mes peurs et ravalent les fautes en plaisirs. Tu es près de moi, ta bienveillante splendeur me bouleverse et je me sens fort dans ton regard. Je sais quand tu ouvres tes bras que j'ai eu raison de me battre pour ce que je crois, j'ai eu raison de compter toutes mes tristesses et mes échecs comme des compréhensions du monde, j'ai eu raison de patienter et de continuer à m'interroger sur ce que j'avais envie de devenir. Je voudrais t'offrir un abri tissé des mots qui cherchent la vérité, ce n'est pas forcément un abri confortable, mais on s'y sent libéré, je voudrais t'offrir une nourriture épicée de nos sentiments, changeants, paradoxaux parfois mais toujours sincères, je voudrais t'abreuver de mon travail qui essaie de rendre belles les femmes qui le veulent. Je voudrais te suivre pour découvrir notre richesse, nos envies, nos besoins aussi. J'aimerais que la tranquillité ne soit pas un relâchement, la sérénité un affaiblissement, mais la juste récompense de nos efforts, je voudrais que notre plaisir, nos plaisirs soient le cadeau permanent de nos vies conjuguées, imbriquées, tramées d'un espoir filé par notre patience, notre tolérance, notre ouverture aux autres et notre capacité à sourire. L'ombre aux formes bleutées s'envole, il n'y a personne à côté de moi, tout est calme, tu es en moi, entière.
Cela fait longtemps que je ne rêve plus, je commence seulement à me réveiller.
Quel bonheur !