Depuis quelques temps, je rencontre des femmes adorables, des femmes admirables. On s'observe un peu, on se parle un peu, sans insister, avec une retenue toute littéraire. On se fréquente un peu avec cette aisance que donnent la sincérité et la tolérance. On se parle dans des dialogues où chaque réplique contient l'autre, en entier. Et j'éprouve un réel plaisir à communiquer avec elles. Au détour d'une phrase, d'un mot, elles reconnaissent ce qu'elles m'ont donné toute ma vie et qui bourgeonne encore. Là, c'est l'idée qu'elles existent à part entière, comme des femmes, comme des hommes, comme des individus, comme elles, ici, c'est ce sentiment que les mots souvent peuvent éloigner des malheurs inutiles, là encore c'est un sourire comme un écho au leur et qui est gracieux, qui ne reviendra pas, insistant, lancinant, comme pour quémander quelque chose, un sourire qui n'est pas une monnaie d'échange, un sourire qui ressemble à celui qu'elles font à leurs enfants endormis. Parfois, une idée de liberté affleure qu'elles ont cultivée, secrètement, longtemps, avant de replanter ses racines ailleurs, racines un peu meurtries. De temps en temps elles distinguent des mots qui parlent de leur valeur, pensant avec humilité qu'il ne s'agit pas d'elles. Elles respirent aussi ce parfum d'amour qu'elles ont répandu longtemps sur des vergers florissants parfois, arides souvent, se desséchant presque invariablement. Et puis, elles redécouvrent cette force qui réunit, qui rend content, qui permet de bien regarder le monde et s'aperçoivent avec amusement maintenant que ce n'est pas une faute, qu'elle est créative, après avoir été longtemps seulement créatrice.
Elles sont toutes uniques, derrière leur masque qui ne déguise rien de leurs traits délicieux, elles distillent des mots qui ravissent, des poésies et des textes empreints de leur vie quelquefois, de leur personne toujours. Dans ce merveilleux jardin où elles sont si belles, et elles sont belles parce qu'elles ne se cachent pas, dans ce jardin donc, elles poursuivent leurs dialogues en déposant quelques gentillesses pour souligner les mots des autres, pas des gentillesses mielleuses, des délicatesses justes et pertinentes qui rendent raison à leur intelligence, ce qui fait leurs commentaires encore plus importants.
Ces femmes m'ont élevé, sans le savoir, en étant toutes celles que je voulais connaître pour mieux comprendre le monde. Je leur dois d'être serein et confiant pour le reste de ma vie. Dans ce jardin, j'ai planté quelques fleurs pour leur dire merci.
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Style : autre | Par obsidienne | Voir tous ses textes | Visite : 805
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Commentaires :
pseudo : monalisa
MERCI MERCI MERCI MERCI ET ENCORE MERCI POUR CES MOTS SI FORTS. TRÈS BEAU ET ÉLOGIEUX. TU ES VRAIMENT LE MAÎTRE DE LA LANGUE FRANÇAISE ET NOUS TES ÉLÈVES T'ÉCOUTONS AVEC RESPECT.
pseudo : ficelle
Cher, Cher, Cher Bijoucontemporain. C'est avec toute la grâce qui t'habite que tu sais rendre hommage à toutes ces femmes. Mais je crois que toutes ces femmes-là doivent TE rendre hommage à toi, pour ce que tu es, pour la beauté de tes écrits, pour la qualité que tu y verses, pour la douceur qui s'en émane, pour la noblesse qui t'anime, pour la sincérité avec laquelle tu teintes tes textes. Oui, tu fais de belles rencontres, oui, elles te bercent, mais quelle chance nous avons de pouvoir te lire, de pouvoir espérer un commentaire de toi, quel bonheur nous avons d'être sur cette même terre, quel joie nous avons de savoir que tu souriras tendrement de nos commentaires. A toi, Cher Bijoucontemporain, je dis merci du plus profond de mon coeur pour tout cela. Merci d'être là, attentif à nous toutes.
pseudo : Isalou
Je me rallie entièrement aux deux commentaires précédents. Lire vos textes, cher Bijoucontemporain, lire vos commentaires aussi, est quelque chose qui nous élève, qui nous donne aussi une sorte "d'espace de sécurité", d'apaisement. Donc un vrai bonheur.
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