Ecrire d’une manière presque invisible, poser sur le papier des mots d’une force inouïe sans que l’on sache exactement qui les a confiés au lecteur, faire de cette page le miroir des âmes ou plutôt de ce sentiment d’exister que l’on sait identique pour chacun et unique pour tous. Trouver les mots qui reflètent l’unicité du lecteur, qui décrivent la chaleur qui l’habite quand il se sent concerné, reconnu, épié même mais toujours inscrit dans cette ronde amicale. Comment rendre compte de cette recherche permanente qui nous fait vivre, progresser vers la réalisation de la personne que l’on sait être, que l’on a envie de devenir ? Poser ces mots, là, comme un bagage que chacun peut saisir et lire enfin qu’il existe, dans sa complexité, dans son originalité, mais dans ce double qu’il lit et sans qui rien ne se passerait ; enfin ce n’est pas tout à fait exact parce que dans cette histoire, ce n’est pas le lecteur qui va chercher l’écrivain, c’est même le contraire. Attraper donc le lecteur avec ses mots pour exister et mesurer comment l’on ressemble à celui, à celle que l’on ne connaît pas. Découvrir par la magie d’un échange la tristesse qu’il y a de se satisfaire de ses yeux seulement et un peu de son esprit.

Accepter de ne pas y arriver et savoir que cela continuera, toujours