Je rangeais mon armoire l’autre jour et, je suis tombée sur une boîte, ma boîte. Elle est là depuis des décennies et renferme tant de choses de mon passé. Son couvercle en fer blanc laqué est un peu gondolé et la photo d’une marque de gâteaux depuis longtemps disparue a perdu de son éclat. A cette vision tant de choses me reviennent en mémoire. Je la caresse, la pose délicatement sur un coin de la table et, presque religieusement, je décide de me replonger dans mes souvenirs.
Oh cette photo jaunie, là au premier rang, c’est moi avec mes cheveux blonds tenus par un élastique (à l’époque pas question de laisser ses cheveux voler au vent !) et mes lunettes à monture « sécu ».En fermant les yeux, il me semble sentir encore l’odeur de l’encre noire dont la femme de ménage remplissait les encriers tous les soirs et entendre le grincement de la craie sur le tableau noir. Juste à côté de moi, sur la photo, mais c’est Rémy . Que de malabars nous avons pu partager, mâchouillant en douce, l’un jusqu’à la récré, l’autre après ! (à condition de ne pas se faire attraper par la maîtresse, bien sûr !)
Je continue ma quête au fond de cette boîte magique et tombe sur une agate, elle brille toujours de mille feux. Oh, j’avais eu du mal à la gagner et surtout à me faire accepter par les garçons qui ricanaient : « les filles ça joue à la poupée ! »
Une enveloppe froissée, je l’ouvre et mon cœur s’emballe, ma première « lettre d’amour », à l’intérieur, un brin de lavande qui a depuis longtemps perdu sa senteur et ces mots « je t’aime pour la vie ». Mon premier « fiancé », je n’avais pas quinze ans et ce premier baiser timide et maladroit au goût de fraise tagada ! L’émotion me submerge à ce souvenir .
Là c’est une rose des sable que m’avait rapportée Fatima de ses vacances dans ce pays qui me semblait si lointain et qui était le sien Je me souviens comme elle en parlait avec amour et nostalgie. Nous, on essayait d’imaginer le désert, et les chameaux.
Dans un coin, une chaînette avec un médaillon de la Sainte Vierge, souvenir de communion, une belle journée, une grande réunion de famille. Je prends dans mes mains la photo qui l’accompagne, il ne reste plus grand monde de cette lointaine époque, ils sont tous partis.
Oh, le ticket d’entrée de mon premier concert, et me reviennent les vibrations et l’ambiance de cette folle nuit, qui se souvient encore des « Who » ?
Je referme le couvercle, une larme s’échappe et va s’écraser sur le sourire de l’enfant mangeant un gâteau.
Combien de fois l’ouvrirais-je encore cette boîte à secrets ? Et après moi, que restera-t-il de mes souvenirs d’enfance et d’adolescence ? Rien…
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Style : Réflexion | Par lutece | Voir tous ses textes | Visite : 928
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Commentaires :
pseudo : obsidienne
il nous restera tes textes, grande fille d'instit'. Et c'est plutôt chouette...
pseudo : damona morrigan
Le petit bleuet est très nostalgique ! CDC
pseudo : Appolline Mars
Les who et le beau Roger Daltrey... Merci de ces instants de nostalgie. CDC
pseudo : lutece
Merci de vos com, je vois que je ne suis pas la seule à avoir "flashé" sur le Beau Roger!!!
pseudo : steph
Très émouvant... CDC
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