Vision après l'orage
Le bétail s'égayait le long des ruisseaux fangeux…
Les vaches dégueulaient leur lait dans la pourriture des roubines bourbeuses
Tandis que leur veau s'accrochait désespérément à leur pis stérile …
Dans les prés nauséabonds, les sabots des troupeaux s'enfonçaient …
Le monde innocent, lavé de pluie, regardait s'avancer
Ce cortège de vieux courtisans et d'amantes décrépies
Leur perruque fielleuse en bataille, tandis que les roses
Fanaient de rage à leur poitrail chiffonné de débauche.
Pleuraient les femmes marmoréennes dans les sables mouvants.
Leurs appels éructés en bulles limoneuses s'étouffaient
Dans la surface de nénuphars. Et tu souriais charitable
A la misère des cerveaux reptiliens en ébullition.
L'indulgence des dieux n'égale-t-elle que leur grâce
Qui s'émane en longs filaments de brume opalescente.
A contempler la déliquescence, leurs yeux glissent-ils complices
Renouveler leurs désirs aux miasmes d'une galaxie décadente.
© A.M. Juillet 2010
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Style : Poème | Par Anne Mordred | Voir tous ses textes | Visite : 495
Coup de cœur : 7 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : obsidienne
...ou comment rendre beau un bourbier putride. Je m'y enfonce avec délectation
pseudo : Mignardise 974
le beau surgit là où on ne l'attend pas ... CDC
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