Cet après-midi là, j’ai rencontré quatre femmes assez sublimes. Toutes plus jolies les unes que les autres, nous avons dialogué pendant une heure et demi. Enfin, dialogué… je n’ai pas ouvert la bouche, subjugué que j’étais par la subtilité de leurs arguments, tout juste osais-je hocher la tête, écarquiller les yeux avant de reprendre une attitude digne et conforme à la splendeur qui s’étalait devant mes yeux et mes oreilles. La plus grande présentait ses armes avec une grande légèreté, en face d’elle une magnifique blonde lui répondait plus gravement, point par point. Entre elles, une petite brunette rythmait magnifiquement cette conversation en jetant à droite et à gauche des regards complices. La quatrième enfin soulignait l’essentiel des arguties en légitimant le bien fondé de chacune.

Il émanait de ce groupe de femmes un nuage d’émotions dans lequel je me suis glissé et j’ai perçu dans ces babils parfois soutenus, parfois silencieux, dans ces éructations légères et mélodieuses comment elles analysaient le rapport amoureux de Robert Schumann à Clara.
C’était une interprétation très personnelle du troisième quatuor en la majeur (opus 41).

Elles formaient le Quatuor Tercéa et j’ai passé une après-midi superbe.