Pensione Seguso
chambre 36
j'ouvre la vieille fenêtre
dont les poumons vibrent
je pousse les volets perclus
me penche et tourne
la tête à gauche
mes yeux croquent à pleines dents
la vue du rio S.Vio
ses deux ponts pittoresques
ses petits bateaux bâchés sages
se frottant l'épaule aux quais
son homme en bleus sifflant
sa jeune fille à sac à dos égarée
je respire l'Adriatique
le matin est une jeune femme aux cheveux défaits
assise à sa coiffeuse
la lumière est un oreiller
je descends te prendre d'en bas
avec l'appareil photographique
j'ai du mal à te retrouver
parmi toutes ces croisées
ton visage affleure à peine la façade
car tu as le vertige
tu agites sans cesse la main
mon colibri
mon oriflamme
flamme femme flamme
toi tout mon sang par-dessus Venise
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Style : Poème | Par gilles brulet | Voir tous ses textes | Visite : 964
Coup de cœur : 9 / Technique : 8
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