Il assoit la fillette à l’arrière de la voiture
Sa maman à lui s'est installée à l'avant
Il prend maintenant le volant
Avec une main seulement
Un bref regard alentour et quelques signes succincts
Et il trace des cercles en braquant
Une épaisse fumée se déploie partout
On ne voit pas où la voiture a tourné
On est dedans, nos yeux observent par la fenêtre
Comme par le hublot les choses, et surtout les gens
C’est un univers de terre, à la fois brun et rouge
Jaune et incandescent par moment
C’est le bled, l’ouest algérien
Bladi comme ils disent
Des arcades vides aux piliers soutenus par les mêmes jeunes
La cité vit de l’autre côté, sur le terrain de foot improvisé
Après plusieurs routes qui serpentent
Une droite entourée de parallèles
Pas des vignes, seulement des oliviers
Et ça et là des champs de menthe
Les deux femmes entourent la petite
La maman d’un côté, la tante de l’autre
Sur le bas côté, depuis un moment déjà, des marchands
Des enfants, le plus souvent assis sommairement
Leur panière de fruits devant eux
La petite fille aime les figues
Le chargement transite de main en main jusqu’à elle
On lui met à la bouche les fruits succulents
La tata prend le verre et le remplit d’eau
La voiture file de plus belle, fuyant son ombre
Roulant sur des cratères et des sillons abrupts
Avançant coûte que coûte
On sourit à l’intérieur
Au fait, c’est le voyage qui compte
Pas vraiment l’arrivée, mais plutôt la route
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Style : Poème | Par batoule | Voir tous ses textes | Visite : 584
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Commentaires :
pseudo : Mignardise 974
CDC ...
pseudo : lutece
Une fois de plus, je me laisse emporter par tes mots! Merci pour la ballade CDC
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