Guirlandes de visages aux balcons.

Rouges klaxons.

Poussière brassée.

Monte à l’assaut des balcons.

Poudre de craie.

Lèche la patine des murs. En une seule vaporisation. Intense.

Poudre de craie. Tohu-bohu de la chaleur.

Suc poisseux. Accroché aux murs exaspérés.

Transpiration noire et poisseuse des murs.

Eternuements, volutes de poudre de craie qui les cinglent.

La rue tonitrue, clame son exaspération.

Guirlandes de visages déformés aux rambardes.

Visages énormes, aux bouches béantes, surdimensionnées.

Masques énormes de mégères aux bouches hurlantes, hérissées de rangées de crocs taillés en poignards.

Faces aux yeux exorbités par la colère.

En surplomb du remous, du spasme de la rue.

Des klaxons. Des remous.

Des houles d’agitation.

Des spasmes de chaleur ébouriffée, sordide.

Des pétarades. Des morceaux de musique éructés. Voilà-t-il pas que la rue entre en convulsion !

Elle tangue, ondoie, sous l’œil dilaté des mégères. Elle se mue en un incandescent ruban de souffle.

Un seul, unique souffle, qui oscille, comme un dragon. Qui file, se coule le long des parois du fossé.

Macules verdâtres étalées sur les plafonds, pareilles à des lividités sur un corps mort.

Etalements livides, en arborescences.

Déploiement paresseux d’étalements blafards ou verts qui se mettent à palpiter, à danser tels que le font les buissons d’algues sous la mer.

Miroitements des plafonds où ces filaments glissent, à la manière des chevelures de noyés qui flottent.

21/07/2006.