Ophélie
Tombée un soir dans le bassin
Du jardin zen
Je t’attends.
Tes pas sur les pierres
Eparses
Me rejoignent.
Laisse toi glisser
Le long de la berge moussue.
Les corps noyés s’enlacent
Plus amplement.
Je sens tes jambes
Caresser telles des algues
Au fil de l’eau.
Sur les feuilles de nénuphars
De ton torse
Repose ma tête
Alanguie dans l’oubli
Des honneurs
Et des calomnies.
Comme les carpes koi
Suçotent la gorge des noyés
Bois à ma veine
Saillante et bleuie
Par l’halètement qui hurle.
Sens mes cheveux t’étrangler
Jusqu’à l’extase virile.
Tu me pénètres et je t’emporte
Au fond de l’eau où nous mirions
Notre folie
Un instant arrachée
Au monde
Dans la liquidité limpide.
© Extrait du reccueil Errances en Anamorphoses A.M. Septembre 2010
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Style : Poème | Par Anne Mordred | Voir tous ses textes | Visite : 512
Coup de cœur : 12 / Technique : 7
Commentaires :
pseudo : Démeter
Comme un tableau de Sir John Everett Millais : Ophélie
pseudo : obsidienne
te revoilà, soleil littéraire... quel immense plaisir
pseudo : Démeter
Je n'écris pas beaucoup en ce moment. Je laisse mes mots flotter,comme Ophélie. Peut-être me reviendront-ils chargés de plaintes aquatiques et de limon !
pseudo : damona morrigan
C'est très beau, merci et CDC
pseudo : Anne Mordred
Merci. @Déméter, moi non plus je n'ai pas été très présente. @ Obsidienne, merci. Je reviendrai. Promis.
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