Il ne vous ai jamais arrivé de vous dire que quelques mots
alignés pouvaient créer un empire ? Aligner les mots,
nous le faisons tous les jours. Ils nous habitent, nous hantent
virevoltent en nous, nous narguent, nous blessent, nous soignent
Souvent quand je lis trop, quand j'écris trop, la nuit je vois les mots défiler.
Comme sur une machine à écrire. Juste une suite de lettres, mais si
puissants. Ils nous laissent croire qu'on les contrôle mais c'est
faux. Ce sont eux les maitres implacables. Souvent j'ai cherché à
comprendre pourquoi j'écrivais telle ou telle chose et puis j'ai arrêter
J'ai accepté de me dire que mes mains n'étaient qu'un intermédiaire
pour retranscrire ce qu'il y avait dans ma volière, courament appellé
cerveau. J'arrête de contrôler . Quitte à passer pour une folle ou une
déséquilibrée. Je laisse les mots me guider, m'enlever. Mon adolescence
se résume à des mots, énormement de mots. A un livre que je ne finirais
probablement jamais tellement il m'habite. Même si le terminer ne serait
pas tuer Oranne,ce personnage fictif que j'ai créer de toute pièce, mon
second moi. A ces premiers poèmes parfois brouillons. Nous sommes des coffres à mots, ils sont épars, incontrolables, tellement magiques. Ils s'enfuient, se faufilent, refusent de sortir, se cachent.
J'aime cette addiction, cette souffrance, le doute et tout ce qu'écrire
engendre. J'aime ces périodes de frénésie ou rien ne m'arrête, ou je suis dans un état second autant que ces mois de vide, d'intériorisation jusqu'à l'explosion.