René Crevel évoque une femme par ces seuls mots : « la Dame au cou nu ». Je pourrais dire qu'à dix-sept ans , j'ai rencontré une femme que je ne pourrais désigner, moi aussi, que par ces mots : « la Dame au décolleté profond ».
C'était, dans les années 1960, au Festival Mondial du Théâtre Universitaire, à Nancy. Il y avait une effervescence extraordinaire dans la ville, où le théâtre se mêlait à la vie. Les passants, non prévenus, s'y perdaient. Beaucoup ne comprenaient rien à ce théâtre qui s'improvisait dans les rues, sur les places.
Je ne sais plus comment je liai conversation avec « la Dame au décolleté profond » : elle me dit qu'elle était metteur en scène, je lui parlai de mon travail d'écriture. Elle m'invita à venir passer trois jours et trois nuits à l'Abbaye des Prémontrés, pour participer, avec elle, à un travail collectif d'élaboration d'une mise en scène.
Ma mère n'accepta jamais que je quittasse, ainsi, la maison. Je renonçai à cette invitation : une vocation théâtrale s'est, peut-être, brisée, en moi, ce jour-là !
H./Jeu/16/9/10/17H08
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : Poème | Par michelconrad | Voir tous ses textes | Visite : 626
Coup de cœur : 18 / Technique : 13
Commentaires :
Nombre de visites : 130921