Partager c’est donner. Un cœur saurait-il vibrer sans qu’il n’y ait un écho à ses battements ? Non, car l’être humain ne trouve d’essence que dans les liens qu’il tisse avec son environnement. Lorsque je prends la plume et fais s’écouler mes mots sur la fine pellicule blanche de mes émois, j’envoie un message à l’autre. Un message d’une importance capitale puisqu’il me permet d’exprimer des sentiments et des idées qui ne sauraient demeurer plus longtemps en moi sans créer une frustration maladive. C’est alors que je donne à autrui, une confidence couchée sur les draps du réconfort. Et quel sentiment puissant que celui de procurer de l’intérêt, voire du plaisir, à celui qui me lit ; cela revient, lentement, à bâtir un pont entre lui et moi au-dessus d’un fleuve de silence. Donner me permet de créer une lumière, aussi infime soit-elle, dans le dédale ténébreux du temps passant.
Partager c’est recevoir. Il y a des nuits qui durent plus longtemps que l’éternité, des nuits sans lune protectrice qui sache murmurer du réconfort à mon oreille éteinte, des nuits où je me crois errer dans un désert d’afflictions. Quand d’un œil terne, je plonge dans l’océan des mots, je découvre des trésors rares qui enivrent mes sens. Prose ou poésie, des semences d’évasion disséminées sur le champ infini de la liberté. Je lis chaque texte comme s’il s’agissait d’un hiéroglyphe inédit, une gravure magique sur le marbre de l’ignorance. J’apprends, encore et encore ; j’apprends à décrypter les secrets de tous ces inconnus, des idées légères qui flottent dans les cieux du savoir, des émotions intenses qui, telle une cascade de couleurs chamarrées, déverseraient des flots de bonheur. Et je prends ces cadeaux somptueux en totale extase, comme s’il n’y avait de plus merveilleux que dans la réception des mots écrits avec passion par les autres. Chaque mot que je perçois par mes yeux m’est un engrais qui me fait grandir, qui me donne l’essence de moi-même.
Partager c’est rire. Les émotions négatives me font penser à une eau fétide, elles forment une rivière de tristesse qui, lentement, devient un fleuve d’accablement, avant de plonger dans la mer sans fin du tourment. Dans cet horizon bouché, nait tout à coup une aurore nouvelle, celle de ces mots, anciens ou nouveaux, qui génèrent une lumière dépassant la brillance du soleil. C’est alors que la consternation s’étiole peu à peu au point de disparaître bientôt dans la prairie verdoyante du renouveau. Mes grimaces se font sourire, mes pleurs se transforment en rire. N’y a-t-il de plus beaux moments que de glousser dans la moiteur infecte d’un monde lugubre ? C’est une petite bougie qui éclaire une chambre noire, une étoile de bien-être dans la noirceur de l’univers. C’est ainsi que je ressens la plénitude, celle qui me fait m’envoler vers cieux à l’azur poétique.
Partager c’est vivre. Tant d’avenues et de boulevards mènent à des impasses, des culs-de-sacs où gisent en un amas sordide nos illusions brisées. Il faut pourtant conserver l’espoir en un meilleur possible, cette source profonde de laquelle jaillit l’eau la plus cristalline. Les mots qui se succèdent forment un courant puissant, c’est une artère solide dans laquelle circule le sang – et le sang c’est la vie. Un poème est une envolée onirique vers un paradis à la blancheur opaline ; une prose est un chemin de terre, au beau milieu d’une forêt profonde, qui mène au bout de l’arc-en-ciel. Lire et écrire confèrent à l’absolu : il est possible d’atteindre un niveau de conscience supérieur. C’est à ce moment que l’on se rend compte que toute notre existence n’a été qu’une quête qui a mené au pourquoi de la vie. Partager des mots revient à vivre pleinement, comme l’éclat infini de la Voie Lactée aux confins du cosmos.
Donner, recevoir, rire et vivre. Les quatre éléments primordiaux qui forgent la raison et l’aboutissement du partage. Le partage est source de toute chose sur Terre, il est l’alpha de l’être humain dont l’oméga est le bonheur. Un être humain ne saurait subsister dans les ténèbres de l’univers sans qu’il puisse partager ce qu’il a au fond de son cœur. Et le mot permet d’exprimer toute l’essence de notre être. Partager… pour toujours et à jamais.
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Style : Réflexion | Par w | Voir tous ses textes | Visite : 516
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Commentaires :
pseudo : l
Intense émotion que je ressens à la lecture de ta reflexion. Je la trouve grandiose. Merci de ce partage. Tu résumes si bien mon ressenti "donner et recevoir en échange" Enorme CDC
pseudo : lutece
...euh au dessus c'est moi, tu vois l'émotion!
pseudo : nage
Très belle réflection grand CDC!!!!
pseudo : italogreco
des fois on donne beaucoup pour ne recevoir rien en retour, mais ton texte et riche de vérité, si tout le monde savait partager le monde s en porterait bien mieux amitié grand cdc
pseudo : damona morrigan
Très beau texte sur le partage. Que de belles images, des visions, une chose si simple en soi ! Beaucoup ont oublié la vrai valeur, la notion de ce partage, merci beaucoup. J'ajouterai pour ma part, donner, recevoir, rire, pleurer et vivre ! Enorme CDC
pseudo : w
Nous avons tous un trésor en notre for intérieur. Quel dommage de ne pas en faire profiter les autres et réciproquement. Je vous embrasse.
pseudo : féfée
Un texte vraiment magnifique, que je n'avais pas encore eu le temps de lire. Merci infiniment pour ce partage ! Grand CDC
pseudo : w
Bisous ma féfée. Je suis heureux que ce texte t'ait plu. A bientôt.
pseudo : marty alain
tres beau texte remplis d'une grande veritee. Bien souvent les gens partagent leur peines et des qu'ils trouvent le bonheur on en entend plus parler jusq'au jour ou le bonheur les quittent encore une fois et comme par hasard " le telephone sonne"
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