En deux mots, trois au plus mais sacrés, tu m'accueilles dans ta personne, tu me reçois dans ton nid chaud et douillet qui est inconnu des hommes, cet endroit d'une richesse extraordinaire à la saveur inimitable, ce lieu magique où je m'abreuve sans fin, où je me rafraîchis à la source des plaisirs que je poursuis depuis mon enfance. Je ne parle pas de ton sexe.

Je parle de ce corps qui t'enveloppe et qui cèle toutes tes histoires, je parle de ce cerveau qui fabrique et libère petit à petit ton désir, je parle de tes entrailles qui font jaillir tes envies, je parle de ta bouche qui délivre les mots qui relient ton être aux autres, je parle de tes sens qui construisent de temps en temps des murs, parfois des maisons, d'autres fois des terrasses et qui sont tes outils pour mieux te permettre d'être une femme. Je parle de ton cœur qui t'indique quand tu es en route et quand tu t'arrêtes.
Tu m'accueilles et je viens sans fardeau pour ne pas t'encombrer, je viens sans peine pour ne pas assombrir notre espace, je viens sans amour pour en tricoter un tout neuf avec toi.

Ta personne est une chair précieuse, le creuset d'une vie, ce temps qui commence et qui finit, le creuset d'un espoir, ce plaisir qui commence et qui ne s'arrête jamais, le creuset d'un amour, ce bonheur qui nous traverse, en permanence, sans jamais commencer et sans jamais finir. Sans jamais commencer parce que nous portons cet amour depuis que nous avons choisi avant de nous connaître et à jamais de nous montrer tels que nous étions, avec nos faiblesses, avec les handicaps qui nous constituent, avec nos difficultés que d'autres nous proposent comme des aides inévitables ou des sens particuliers de la vie, avec ce que nous savons faire aussi, avec ce que nous sommes capables d'offrir, avec surtout ce que nous ne connaissons pas de nous et qui sera la matière vivante de notre relation. Sans jamais finir parce que tout ce que nous allons vivre nous fera, tout ce que nous allons dire nous élèvera, tout ce que nous allons donner nous enrichira et que nous nous soucions peu de savoir qui va consommer, mais plutôt du goût que cela aura.

Et nous allons bâtir notre égalité.

Certains diront que je t'aime, d'autres verront la vérité : je te vis.