Jack fait le tour, épanché sur le grand livre de sa vie ; drôle de lecture …

Le silence de la nuit n’est troublé que par le tic tac des horloges….. Qui pourrissent.
La solitude, l’ennuie, toutes ces choses qu’il ne supporte pas engendre le spleen, l’envie, le besoin de pousser ses limites, celles du physique.

Sur le fil du rasoir Jack garde son équilibre.
Il le sait la nuit va être difficile à passer.

Il refait en boucle l’anathème de son passé, images défilantes dans l’ambre de son verre.
Les volutes de fumée lui dessinent ses démons qui dansent et rient de lui….

Au fond du cendrier une tache brune…il se souvient… le jour où il a brulé ses ailes et son cœur…le jour où son destin d’ombre a pris le pas sur celui de chaire.

Un sourire effleure ses lèvres quand il ressort une clope…ses yeux se posent sur le paquet il y a écrit « fumer tue » et vivre ça tue pas peut être…. Enfin bon…ceux là seront les premiers à pleurer le jour où il n’y aura plus de fumeurs…pognons et bonnes consciences ne font pas bon ménage ou bien alors cela s’appelle l’apologie du ridicule…

Il perd le fil… Son esprit se brouille…Tout se mélange, se télescope… Une vraie folie… l’enfer est sur terre…
Comment sortir ces choses de sa tête celles qui l’empêchent de vivre…
Ces lames qui crissent et s’affutent au fond de son être…

Il perd pied… Le rasoir lui taille la chaire…le sang goute sur le pavé…
La douleur physique calme celle de l’esprit…
Il est fatigué, tellement fatigué de se battre contre lui-même.
Il va s’endormir dans son bain de sang….

Jack tombe du plumard il est 4heures du mat. L’enfer et ses flammes qui dévorent son âme l’ont réveillé en sursaut.
Encore et toujours du sang sur les draps. Les blessures ne sont jamais très grave…

Bouger ce corps de plomb….
Deux ou trois clopes et un litre de café plus tard….
Cette nuit se réduit en cendre au fond du lavabo blanc..
A la lueur d’une clope et d’un café jack écrit..
« La poésie nait du brasier de la douleur des anges….. »

………….