Ce baiser lumineux que la nuit étoilée
Déposa tendrement sur ta gorge voilée
Aviva mon désir, jusqu'alors en veilleuse,
Et je brûlai soudain d'une ardeur merveilleuse.
D'une flamme accusée, fougueuse, malséante
Dieu merci ! Tu guettais une étoile filante,
Et ne soupçonnas point mon trouble évocateur.
Moi, je parlais du temps et du site enchanteur
Nous cheminions ainsi.Je savais un vieux hêtre,
Nid d'ombre avantageux, où je pourrai, peut-être,
Etayer l'argument, poser mon avantage,
Tout en sauvegardant ta pudeur d'enfant sage
.Je dégrafais déjà ton corsage opiniâtre ;
Je lutinais tes seins et, d'une main folâtre
J'atteignis promptement un endroit plus secret.
Je m'apprêtais enfin à un acte concret,
Lorsque, nous allongeant, nous eûmes la surprise
De voir se dérober une éminence grise
Dont nous allions, ma foi, nous servir de coussin !
Le coussin se scinda, en sonnant le tocsin ;
Nous fûmes bouche bée devant la fuite folle
D'un couple à demi nu, dont nous venions, parole,
D'anéantir l'instant décisif des ébats !
Nous perdîmes, du coup, toute ardeur au combat !
Bucolique aventure, au triste dénouement ;
Nous n'irions plus au bois, je t'en fis le serment !
Ce fut une autre nuit, sans trouble ni discorde,
Que je t'appris l'amour ... place de la Concorde.
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : Poème | Par joailes06 | Voir tous ses textes | Visite : 183
Coup de cœur : 9 / Technique : 7
Commentaires :
Nombre de visites : 1026