L’abeille, affaiblie par la pluie qui cinglait
Affreusement, se réfugia là où un rai
De chaleur accrue parvint à ses yeux de jais
Aveugles et subtils par le frêle toucher.
L’intrigant petit insecte échoua bon gré
Mal gré sur le parchemin vierge des pensées
Crédules de quelque Mnémosyne altérée
Ou d’autres produits fantasques, dogmatisés
Par la plume à la prestance cérémonieuse.
Après mille hésitations, la mine soucieuse,
Le solitaire possesseur du gîte éteint
Jaugea le motif de la visite impromptue
Et dans son ignoble pitié entretenue,
Il soigna la désespérée, d’amour empreint.
***
L’abeille, qui fut chérie par la mignardise
Ainsi qu’un enfant par le réconfort verbal
D’un parent, devint l’amie à la paillardise
Sujette, du bon homme - présent amical.
Des joies transcendantales aux chemins obscurs
De la vie - montagne d’allure cavalière,
Les deux compagnons, cœurs qui martèlent en murmure
Indistinct pour l’Autrui de marbre. Souffrière,
Reflet de l’âme humaine de ce condamné
Dès la sacro-sainte naissance, fut plongé
L’étrange être qu’est le poète reclus
Au sein d’une forêt dévastée par l’intrus
Qui se voulait un de ses semblables. Laissant
Les maux au feu, l’homme adorait son doux présent.
***
Quand la pluie âcre terrorisait l’ouvrière
Qui, mutilée par la lente atrophie première
Et frôlant les affres de la mort chiffonnière,
Priait les soporifiques des lavandières,
Quand le manque antédiluvien d’un souffle pur
Qui puisse gonfler nobles feuillets d’encre azur
Nourrissait les affections malignes – ramure
De la conscience artistique aux moult fêlures
Et que, dans cet écartèlement intérieur,
La plume vit happer son génie nécessaire
Comme l’esprit, son abondance légendaire,
La souveraineté puisée à la Demeure
Où tendresse et chaleur, nature et ses plaisirs
Apaisaient les tourments, raviva le zéphyr.
***
Le fleuve épuré ruisselait jusqu’à ses pieds,
Mille fleurs variées se partageaient les hectares
Etendus devant ses yeux ébahis dans l’art
Oublié de l’inflexible sérénité,
Le manteau vert chlorophyllien d’une chênaie,
Parsemée de bontés ailées au soyeux fard
Qui se miraient par la pupille - point blafard,
Contrasta avec un visage qui, défait,
Figura la pâleur des étoiles brumeuses
Dans le ciel tumultueux. Le voile sinistre
Anéantit les contemplations amoureuses
De l’inconnu agressé par le Temps, vil maître
Qui lui avait lâchement arraché sa perle
Aux rayons enchanteurs comme le chant d’un merle.
Mignardise
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Style : Poème | Par Mignardise 974 | Voir tous ses textes | Visite : 583
Coup de cœur : 12 / Technique : 9
Commentaires :
pseudo : w
Une perle poétique dans son écrin de talent. C'est tout simplement magnifique. La structuration du poème s'allie avec une profondeur sentimentale. Je te félicite d'avoir écrit ce petit bijou.
pseudo : féfée
Somptueux ! Quelle inspiration ! CDC
pseudo : damona morrigan
Magnifique ! Lorsque tu parles avec les mots de ton cœur un monde d'amour s'éveille ! Immense CDC
pseudo : Mignardise 974
Merci =)
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