Elle trainait. Elle marchait. Elle trottait. Elle courait. Elle sprintait.
« Quelquefois l’avenir habite en nous sans que nous le sachions, et nos paroles qui croient mentir dessinent une réalité prochaine ». Proust.
Sur ce chemin, appelé « chemin de la connaissance », elle pouvait détailler l’horizon aussi loin qu’elle voulait. La seule barrière qu’elle apercevait était le bleu de l’infini.
Elle se couchait dans le blé, se faisait des chewing-gums. Le temps était alors infranchissable.
« L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable ». Verlaine.
Elle sprintait. Elle courait. Elle trottait. Elle marchait. Elle trainait.
Sa passion se dissipait. L’euphorie des premiers instants perdait de l’ampleur et son sourire éclatant se faisait de plus en plus rare. Sur ce chemin exaltant, sans encombre, elle en avait exploré tous les recoins. L’apprentissage se saturait. Ce qui fut sa joie un temps devenait tellement fréquent qu’elle s’ennuyait. Il lui fallait voyager…
Pour la première fois, sur ce chemin, elle perçut une barrière.
« S’il y a d’un côté ce qui est fait pour être perçu par les sens et par la vue, ce que l’âme voit, elle, c’est l’intelligible et l’invisible ». Platon.
Elle s’avança vers cet obstacle d’une extrême vénusté, comparable à la perfection. « La chenille devient papillon pour prendre son envol », était la seule phrase gravait sur ce mur.
Pour enjamber cette façade, il fallait être deux. Elle voulait sauter ces foutus étapes, oublier les codes et les principes, la lassitude l’envahissait. Elle ne souhaitait qu’abandonner « le chemin de la connaissance » et s’éloignait au plus vite derrière ce mur. Passer de l’hiver au printemps. Mais seule, elle ne le pouvait pas.
« Il est peu de réussites faciles, et d’échecs définitifs ». Proust.
Ses chevilles vacillaient et chaviraient. Son équilibre chancelait. Elle attendait qu’une main lui soit tendue. Et par cette même main elle espérait franchir cette barrière. D’être à son tour une chenille embellit en papillon.
« L’aveugle se détourne de la fosse où le clairvoyant se laisse tomber ».Averroès.
Elle s’envolera, restera encore un peu en équilibre ou basculera.
Tout reposait sur la main de son délivreur…
« Ce n’est pas tellement vers la joie, vers la peine, qu’on a choisi d’aller.
On a choisi d’aller vers autre chose ».Henri Pourrat.
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Style : autre | Par cacahuet2636 | Voir tous ses textes | Visite : 665
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Commentaires :
pseudo : Karoloth
Pourquoi ces citations viennent-elles hacher ce joli texte ?
pseudo : cacahuet2636
Un clin d'oeil peut être à ces philosophes, ces écrivains qui ont été des modéls et des références pour nous, amis de la poesie et des lettres... mais libre a chacun de lire ce texte comme il le souhaite ;)
pseudo : Mignardise 974
tu as de bonnes références à ce que je vois ... attends voir Averroès mmmh ça sent à plein nez la philosophie et les essais ... j'aime beaucoup la philosophie. j'avoue que pour le coup, les connaissances philosophiques gâchent quelque peu toute la poésie du texte. Savoir, créativité et art ne font pas bon ménage sur ce texte. je mets tout de même un CDC parce que les images me plaisent énormément =)
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