Première partie
Lundi
Il ne fallait plus qu’attendre les ordres. La radio grésillait, suspendue aux lanières de cuir de l’uniforme du tireur d’élite, imperturbable, qui tenait la fille en joue. La tête de la fille, aux cheveux défaits, était parfaitement marquée de la croix incrustée du viseur.
- Pas encore T-25 ! ordonna la voix nasillarde dans le petit haut-parleur de l’oreillette du type. L’espace d’une seconde, son index s’était crispé sur la gâchette et il avait bien failli tirer.
- Ok, dès qu’elle relâche le gamin, vous pouvez y aller ! enchaîna presque aussi vite la voix autoritaire.
L’homme s’arrêta de respirer, il fit le vide dans sa tête, ne pensa plus à rien. Dans sa ligne de mire, il voyait avec précision les yeux fous de cette femme qui avait perdu la raison et qui avait pris les enfants en otage.
Olivia Crent s’était penchée davantage par dessus la balustrade du toit, elle tentait d’apercevoir ce qui se passait en bas. L’enfant qu’elle serrait dans ses bras restait figé, il pleurait, sa bouche tordue s’était refermée sur l’acier trempé du canon du revolver qu’elle lui avait fourré brutalement entre les dents, un léger filet de sang avait séché aux commissures de ses lèvres.
La fille criait pour s’adresser aux policiers qui l’observaient depuis le parking en bas, elle se releva, sans perdre un millimètre du bouclier humain qu’elle enlaçait furieusement. Deux jeunes enfants pleuraient à quelques mètres à peine d’elle.
T-25 ajusta une toute dernière fois la crosse de son arme contre sa joue et quand la femme se laissa retomber, il pressa la gâchette.
Juste dans la tempe. Pas la moindre erreur.
Comme la lentille du viseur s’empourprait des reflets de son sang, elle s’écroula lourdement, entraînant l’enfant dans sa chute.
- Ok T-25, parfait, en plein dans le mille ! Attendez les instructions ! Aussitôt, le toit de l’immeuble avait été investi par des dizaines de policiers en dossards orange, surgis de nulle part. Un des hommes se dressa sur la pointe des pieds et fit signe de plusieurs croisements de bras tendus en l’air que tout était fini, Olivia Crent avait bel et bien été abattue !
Vendredi
Howie avait demandé la permission de quitter la table. Son père avait grincé des dents comme d’habitude, et puis, il lui avait dit de faire vite.
Depuis la mort de sa mère, Howie Bones vivait seul avec son père, un homme très sévère, austère et intransigeant.
- Merci P’Pa ! Le garçon avait refermé la porte de la salle de bains derrière lui en s'assurant que son père ne le suivait pas, il avait soulevé la lunette des WC et, tout en fouillant dans la poche du veston élimé qui pendait au portemanteau, il s’était forcé d’uriner.
- Grouille-toi Howie, ça va être froid ! hurla le père sur un ton exaspéré sans pour autant s’arrêter de manger.
- J’arrive P’pa, j’arrive, je termine ! Ces putains de clés restaient introuvables ! Ses doigts fouillaient les moindres replis, à la quête du métal froid et lourd du porte-clés, mais ils ne trouvaient rien.
Howie tira la chasse d’eau en se dépêchant de chercher dans l’autre poche.
- Bingo ! souffla-t-il presque malgré lui. Il sortit délicatement les clés pour ne pas faire de bruit et tout doucement, tandis que la cuvette se remplissait bruyamment, il détacha la clé couleur or du porte-clés.
- Alors Howie, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? s’énerva l’homme attablé dans la pièce voisine.
Le garçon dissimula précautionneusement la fameuse clé sous son T-shirt, il s’humidifia les mains en triple vitesse et ressortit aussitôt en tirant un coup sec sur la porte.
- J’suis là P’pa !
- C’est pas trop tôt ! T’as vraiment une salle manie de toujours devoir faire quand c’est l’heure de manger !
- Excuse-moi P’Pa ! répondit-il sans oser relever les yeux de son assiette.
- Y pas d’excuse qui tienne, et la porte bon Dieu ! J’te l’ai déjà dit un million de fois, il y a une poignée, c’est pour s’en servir, faudra te serrer la visse mon gaillard, ouais, te serrer la visse ! cria l’homme en claquant bruyamment sa canette de bière sur la table. Howie sursauta, mais il n’osa rien dire.
Il valait mieux ne rien dire, ne rien répondre, son père était encore de mauvaise humeur, comme toujours, et puis, l’expression: serrer la visse, il la connaissait, c’était l’expression favorite de son père, celle-là qu’il lâchait pratiquement tous les soirs.
- Dépêches-toi de terminer, après tu débarrasseras et ensuite, tu iras finir tes devoirs dans ta chambre. Ne m’attends pas, je sors ! avait encore ordonné l’homme en quittant la table.
Howie retint légèrement un sourire, tout se passait comme il l’avait prévu. Tous les vendredis, c’était pareil, son père sortait, il allait au bar du coin et il ne rentrait jamais avant très tard dans la nuit voire au petit matin.
- Ok P’pa, t’inquiète pas pour moi ! lança-t-il à l’adresse de son père qui, à son tour, était passé aux toilettes. Howie s’était penché au maximum sur la table, il avait tendu le cou pour tenter de voir son père ressortir. Finalement, la porte de la salle de bains s’ouvrit, l’homme apparut, il avait revêtu sa veste brune, celle-là qui pendait près des toilettes, et dans un geste machinal, que Howie connaissait bien pour l’avoir remarqué depuis fort longtemps, il tâta subrepticement la poche de son veston pour sentir et entendre teinter les clés. La porte d’entrée claqua.
Howie termina son assiette aussi vite qu’il pût. Il débarrassa la table, disposa la vaisselle dans l’évier et attendit 5 minutes, 5 longues minutes, pour s’assurer que son père ne revenait pas.
C’était plus prudent. Une fois, il était revenu sur ses pas, il était entré d’une traite et quand il avait vu que Howie s’était installé devant la télé plutôt que d’étudier, il avait sombré dans une colère noire et il l’avait frappé dur comme plâtre !
Le père d’Howie n’était pas vraiment un mauvais père, ni un mauvais gars d’ailleurs, c’était un homme las, abattu par le chagrin et par ses malheurs, un homme veuf, vivant seul avec un gosse de 14 ans !
Quand les aiguilles de l’horloge murale marquèrent 20 heures précises, Howie décrocha le téléphone.
- Allo, je suis bien chez Jonathan Freeman ?
- Oui, qui est à l’appareil ?
- Howie Bones, Madame Freeman !
- Howie ! Comment vas-tu mon garçon ? demanda la femme sur un ton complètement débile, un ton qui exaspérait Howie, un ton que toutes les anciennes amies à sa défunte mère employaient pour s’adresser à lui.
- Ca va bien, merci, Jo n’est pas là ?
- Jo ! Joo-oo-oo, c’est pour toi, c’est le petit Howie !
Howie entendit nettement des bruits de pas qui accouraient.
- Voilààà, je te le passe, les compliments à ton père mon garçon !
- Je n’y manquerai pas madame Freeman, je n’y manquerai pas ! mentit-il. Si son père apprenait qu’il avait désobéi, si son père savait qu’il lui arrivait couramment de téléphoner à Jonathan, il l’aurait certainement sévèrement puni !
- Howie ?
- Ouais !
- Tu l’as ?
- Ouais mon vieux !
- Tu rigoles ou quoi, c’est pas vrai ?
- Si, c’est dans la poche !
- Formid ! J’arrive te prendre !
- Jo, Jo, attend, pas si vite, il faut encore que je fasse la vaisselle, ensuite, je préférerais qu’on patiente jusqu’à, heu, 20h30, ainsi je serai sûr qu’il ne rentrera pas plus tôt !
- Oh Howie ! Encore une demi heure ?
- Je t’assure, cela vaut beaucoup mieux, tu le connais !
- Ok, à 20h30 sous le porche d’entrée !
- Ok !
Les deux gamins raccrochèrent. Dans leur gorge, une petite boule d’angoisse avait gonflé d’un coup, une boule d’angoisse qui croissait sous l’effet de l’adrénaline qui montait en eux, comme à chaque fois qu’ils enfreignaient les lois et les règles des adultes.
A 20h25, Jonathan Freeman, 14 ans également, mais plus grand, plus costaud que le petit Howie, enfourcha son city-bike, une somptueuse bicyclette à 24 vitesses, et comme un fou déraisonnable, il descendit la rue principale à toute vitesse. Quand il tourna à l’angle de la 5ème avenue, il ralentit un peu pour apercevoir le père d’Howie accoudé au comptoir du bar. Effectivement, l’homme était bien là, il semblait plongé dans le choix difficile que lui imposait la longue série de bières qui s’enfilaient inlassablement sur le comptoir. Jonathan poussa rudement sur ses pédales et en quelques minutes à peine, il rejoignit Howie qui l’attendait tapi dans l’ombre du porche.
- Vas-y, embarque !
- On y va ! reprirent-ils en chœur, envoûtés par l’enthousiasme qui stimulait leurs sens en éveil.
Jonathan pédalait fort, il ne fallait pas perdre une seconde. Howie avait solidement agrippé ses mains aux barreaux du porte-bagages et il rentrait au maximum ses épaules pour mieux fendre l’air glacial de la nuit noire qui tombait.
- Ta mère t’a laissé sortir sans problème ? demanda-t-il.
- Ouais, elle est cool !
- T’as de la chance !
- Ouais ! Dis, tu sais si y en a d’autres ?
- J’sais pas, il m’a rien dit !
Jonathan pédalait toujours, parlant à son ami sans se retourner.
- La fille y est, t’en es certain ?
- Ouais, tu sais bien, c’est marqué dans le “News of Today”.
- J’espère qu’ils se sont pas trompés ! souffla Jonathan en arrivant en haut de la petite côte qui surplombait tout le quartier.
- On y est presque ! T’as toujours la clé hein ?
- Assurément Armand ! lança Howie en exhibant fièrement la clé dorée qu’il avait dérobée dans la poche du veston de son père.
Jonathan poussa une dernière fois le vélo sur le tarmacadam, et il se laissa descendre vers le bâtiment gris qui s’étirait derrière les ifs bordant la route.
Ils passèrent en trombe devant le petit kiosque de Douggie d’où les néons pâles reflétaient toute leur blancheur sur les ombres oblongues des sapins, et quand ils croisèrent le vieil homme assis derrière la vitre sale et fendue, ils baissèrent la tête pour ne pas être reconnus. De toutes manières, il n’y avait aucun risque, le vieux Douggie était myope comme une taupe et sourd comme un pot, et mis à part ceux-là qui s’adressaient à la grille pour lui demander un renseignement, il ne remarquait jamais personne !
Les deux garçons parcoururent encore une centaine de mètres et quand ils eurent passé l’angle du bâtiment, ils s’arrêtèrent pour de bon.
Ils planquèrent la bicyclette dans les fourrés et pour ne pas se faire repérer, ils rampèrent jusqu’aux murs gris de la bâtisse. Là, ils se remirent debout et sans perdre de temps, ils longèrent prudemment les blocs de béton qui alternaient avec les briques recouvertes de peinture claire écaillée. A peine plus loin, les croix de granit du cimetière miroitaient sous la lune rousse.
- On y va Howie ?
- T’as pas peur ?
- Je suis mort de trouille ! Dépêche !
Howie sortit la fameuse clé dorée et, pour le peu qu’il s’en souvenait, il imita les gestes de son père, qu’il avait vu autrefois faire pareil. Il tourna une fois à droite pour débloquer la serrure et une fois à gauche pour ouvrir. La lourde porte de bronze finit par pivoter lentement sur ses gonds.
- Allume !
- Allumer ? T’es fou ?
- Ben oui, allumer, comment veux-tu qu’on y voie si t’allumes pas ?
- Mais Jo ?
- Quoi ? Y a pas de fenêtre, on risque rien !
- Et Douggie ?
- De là-bas ? Impossible qu’il remarque quoique ce soit !
Howie tendit le bras et tâta à la recherche de l’interrupteur qu’il supposait près de l’entrée.
- Alors ?
- J’trouve pas !
- Pousse-toi !
Jo s’aventura dans la pièce obscure et pour s’éclairer, il sortit un briquet de la poche de son blouson.
- Ici, j’ai trouvé ! chuchota-t-il sur un ton victorieux.
Il poussa sur l’interrupteur et tous les néons grillagés du plafonnier s’allumèrent un à un, immergeant l’immense salle dallée de carreaux blancs et noirs très austères.
Howie tira sur la porte pour la refermer.
- Putain, c’est grand !
- Ouais, je me souvenais pas que c’était aussi grand !
- Et qu’est ce que ça pue !
- Horrible ! confirma Howie en se pinçant les narines.
Sur la droite, tout un pan de mur était couvert sur toute sa longueur, d’énormes tiroirs beiges aux poignées argentées élimées.
- Ca fait longtemps que t’es venu ici ?
- La dernière fois, c’était quand Maman vivait encore.
Jo s’était avancé timidement sur le carrelage lugubre et résonnant. Au milieu de la salle, un bureau de bois brun, vétuste et couvert de paperasses, semblait seul et abandonné et au fond, une porte indiquait les toilettes.
- C’est là qu’il bosse ton vieux ? C’est pas marrant !
- Non, tu l’as dit !
- Et la fille, tu sais où elle est ?
- Non, y a qu’à chercher son nom sur le rotatif !
- Le rotatif ?
Howie s’était avancé jusqu’au bureau et, joignant le geste à la parole, il désigna le rotatif.
- C’est ça un rotatif !
C’était un petit classeur tournant sur lui-même, qui retenait toute une série de fiches crayonnées, jaunies par le temps et marquées de traces de doigts.
Jonathan se retourna brusquement, les sourcils froncés, l’air subitement inquiet.
- Quoi ? Qu’est ce qu’il y a ? interrogea Howie surpris.
- La porte Howie !
- Quoi ?
- T’as refermé la porte !
- J’ai ... Merde !
- T’es con ou quoi ? Jonathan courut jusqu’à la porte et il s’arrêta face à celle-ci, les bras ballants, la mine défaite, le dos recourbé et le regard perdu sur la serrure sans clenche !
- Y a pas de poignée ! Howie, y a pas de poignée et t’as laissé la clé dehors !
- Qu.. quoi ?
- T’as laissé la clé de l’autre côté et t’as refermé la porte Dugland ! On ne pourra pas ressortir !
Saisissant toute l’ampleur désastreuse de sa vilaine habitude de tirer sur les portes pour les refermer, Howie se mit à trembler nerveusement, au bord de la crise de larmes, littéralement abattu.
- Bordel de merde !
- Je .. heu, qu’est-ce qu’on va faire Jo ?
- Appeler Ducon, que veux-tu qu’on fasse d’autre ?
- Mais ...
Sans plus réfléchir, les deux adolescents se mirent à tambouriner à la porte et à appeler au secours.
- Monsieur Douggie !
- Monsieur DOOOOOUGGÏÏÏÏÏÏÏÏE !
Dehors, les cris des gamins ne s’entendaient pas, ils avaient beau frapper de leurs pieds et de leurs poings sur la lourde porte de bronze, ils avaient beau hurler à plein poumons, aucun son ne parvenait à l’extérieur.
Seules les lettres plastifiées et pratiquement décollées du petit panneau, vibraient sous les chocs.
Dans la nuit sombre qui avait tout envahi, le mot - MORGUE - semblait tressauter, animé d’une espèce de vie étrange et de mauvais augure ...
Il s’écoula bien une demi-heure avant qu’ils arrêtent d’appeler à l’aide. Exténués et découragés, ils finirent par s’asseoir, le dos contre la fameuse porte de bronze.
- Qu’est-ce qu’on va faire Jo ?
- J’sais pas ! répondit le garçon en sortant une Marlboro de la poche de son blouson.
- Tu fumes toi maintenant ?
- Ouais !
- Et ta mère ?
- Elle s’en fout ! T’en veux une ?
- Non merci, si je fume maintenant, je chie dans mon froc ! J’ai tellement peur de la réaction de mon père quand il apprendra que je suis venu ici !
Jo ne répondit rien, il se contenta de recracher la fumée de sa cigarette en expirant profondément une sorte de gros soupir qui en disait bien plus long !
Puis, il se retourna vers son copain pour lui lancer:
- Et si on regardait ?
- Quoi ? Maintenant ?
- Ben ouais, maintenant, là tout de suite, on est venus pour ça non ?
- Tu, heu, tu crois ?
- Maintenant qu’on y est, autant en profiter, ça ne changera plus rien à rien !
- Co ... comme tu veux Jo !
- Howie, t’as déjà vu une bonne femme à poil ?
- Heu, oui, dans les magasines !
- Ici, c’est pas un magazine mon vieux Howie, c’est la réalité, le show intégral ! dit Jo en se relevant et en se dirigeant vers le bureau. Howie l’imita, ne sachant plus très bien ce qu’ils étaient venus faire là.
- Allez Howie, trouve-nous la Crent qu’on regarde comment elle est à poil !
Comme tout le monde, ils avaient suivi les démêlées de la prise d’otages de Olivia Crent quatre jours plus tôt, ils avaient lu que son corps avait été transféré ici pour l’enterrement, et tout naturellement, ils avaient eu l’idée géniale de venir la voir, poussés par cette folle envie de pouvoir enfin contempler une fille nue. Il faut dire que cette Olivia Crent était une très belle fille ! Sa photo, en première page des journaux, ressemblait plus à celle d’un mannequin à la mode qu’à celle d’une dégénérée complètement débile qu’on avait dû abattre !-
Howie fit tourner le rotatif à la recherche de la lettre C, C comme Crent.
- Voilà, dit-il, tiroir 70 H !
- On y va !
- Heu, Jo, tu crois vraiment qu’on a le droit de regarder ?
- On est venus pour ça, oui ou merde ?
- Je, .. heu.. je sais plus, tu sais, elle était très belle sur les photos qu’on a regardées ensemble, mais là, je ne suis pas à l’aise, elle a été abattue tout de même ! et je crains que-
- Quoi ? quoi ? Une toute petite balle dans la tête ! Et puis, on n’est pas venus pour voir sa tête, on est là pour mâter ses miches et son triangle, juste un coup d’oeil quoi !
Presque malgré lui, Howie avait suivi son camarade, ses jambes s’étaient mises à trembler de frissons et une terrible tension monta inexorablement en lui.
- Et si elle était encore-
- Vivante ? l’interrompit Jonathan en se retournant vers lui, l’air moqueur et excédé.
- Vas-y, j’ai rien dit !
Jonathan repéra le tiroir 70 H et il tira à deux mains pour l’ouvrir. Une masse longue, recouverte d’un drap blanc, apparut.
(à suivre)
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : Nouvelle | Par tehel | Voir tous ses textes | Visite : 547
Coup de cœur : 10 / Technique : 8
Commentaires :
Nombre de visites : 60727