T'es belle comme une hirondelle, y te faudrait juste un nid à toi. J'te connais, ça fait même un bail que j'te connais, t'étais haute comme trois pommes que je devais pas être loin. Et encore aujourd'hui, tu les fais pas tes trois pommes, mais je te regarde pas de haut, juste de là où sont mes yeux. Rien qu'à voir ta fraise, ton œil qui joue d'la cligne, j'en perds mon stylo, et j'ai l'air con d'un coup. Mais tant que ça te fait rire, je vais pas me plaindre ! Femme qui rit à moitié cœur conquis. Eh oui, jouer avec les mots, ça ne sert pas qu'à faire de belles images, ça en enjolive d'autres. Quelques années à lire, à écrire, quelques mots un peu plus jolis aussi. Tu l'aimais mon style de mauvais garçon, mais j'écris mieux à présent, je parle mieux. Les poèmes défilent par feuillets entiers, mon bureau se couvre de papier noirci par l'amour, ah ! l'amour ! J'ai souvent espéré que tu fasses de même. Et maintenant, lis donc ce que je t'écris. J'ai grandi, je prends de l'âge même, et déjà mes premières rides aux coins des yeux, mais il paraît que cela me donne du charme. Oui, non ? Tu t'en fiches, tant que je ris, même si je ne suis pas une femme. Et tu ris encore. J'aurai découvert la signification du mot « cristallin » avec ce rire, cette rivière où les cailloux forment des rigoles pour l'eau trempée d'amour. Cristalline, tu es si douce. Et tu ris encore. Et plus j'écris, et plus tu ris, et plus je veux t'écrire, pour que nous riions encore. Plus aucun mauvais moment entre nous, juste nos rires et nos voix. Nos seuls cris appartiennent à la joie, et à l'amour, et à la vie. Ton fils, ta fille, je n'ai pas regardé encore, il est en vie. Nos voyages le forment au respect et à l'honneur, mais point de combat pour cet être-là, point de douleur qui ne soit la sienne, oh ! comme j'aimerais garder en moi cet héritage, le sceller à mon cœur pour le briser enfin, ou l'offrir à l'égoïste. Mon regard s'évanouit une seconde, je te sens inquiète. Non mon amour, tu ne dois t'inquiéter de rien, le bonheur me touche depuis que ma vie coule en toi, ma tendre, ma passion, ne t'inquiète de rien, et rions encore. Si aucune couche de mon passé ne t'est cachée, je ne sais pourtant t'exprimer mon présent. Les années passent, ah ! quelle fierté tu m'apportes avec cet autre-là ! Les moments durs, personne ne nous en a connus, ou si peu, ou nous les avons devancés par-devers nous. Notre histoire traverse les âges, transcendante, imposante de passion et si magnifiquement tendre, elle te ressemble plus qu'à moi, même si je sais que l'idée contraire t'est venue. Ma plume fatigue, mon cœur avec, mais sans jamais défaillir, je porte avec amour ma famille, ce cadeau offert par la plus merveilleuse des gardiennes du cœur, ne me regarde pas de la sorte, je sais très bien que tu m'entends, vieille quenelle ! Et tu ris encore, de ta gorge séchée, mes yeux se plissent, mes pattes d'oies me rappellent nos anciennes vies, toutes ces anciennes vies laissées derrière nos corps, conservées à jamais dans nos pauvres coques d’œuf à cheveux d'anges. Oh... Ma belle aimée. Mon tendre amour. Tu sais, tu sais, je crois que jamais, jamais, jamais je ne saurai t'écrire tout ce que...
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Style : autre | Par ifrit | Voir tous ses textes | Visite : 662
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Commentaires :
pseudo : BAMBE
Bravo Ifrit, encore un grand texte! CDC
pseudo : damona morrigan
Comme il est beau celui-ci et quel plaisir de te lire ! Vraiment magnifique, on a envie de le relire sans cesse. Merci pour ce partage.
pseudo : Iloa
C'est beau...tout simplement beau.
pseudo : VIVAL33
Que dire de plus... CDC
pseudo : malone
que t'es beau toi quand t'écris ...
pseudo : lutece
...C'est vrai, il est magnifique ce texte! CDC
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