J'ai épuisé la cartouche, y a plus de souffre sur l'allumette
Tu vois j'ai même plus le souffle, on se consume au filtre d'une cigarette.
J'ai plus de doigts pour compter nos jours,
Compter puis décompter à en perdre le cour.

Au soir j'ai embrassé le crépuscule, la fin est pour demain
Cent fois j'ai pensé crédule qu'il existait un candide destin
Mais à contempler l'océan qui convole on finit ivre au bord de la route
Des bouteilles de souvenirs dans les poches et ces vagues de doutes.

Je suis ivre, vide de toi, un gouffre de silence
Où résonne inlassablement ton triste échos
Ton appel, ma déchirance
Qui me rappelle à outrance tes mots.

Tu le sais j'ai peur, c'est ma méfiance
Peur de te perdre, peur de te pendre
Te suicider par ma corde de velours, triste potence.

Il est des goûts inavouables, dégoût amer
Des vagues salées qui retournent inlassablement à la mer
De l'eau salée à s'en noyer les yeux
Tu le sais ma belle demain non, rien n'ira mieux.

C'est dommage, mille regrets, je m'en vais et je prends
Le large, désolé, je m'en vais avant
Que s'évadent, nos tristes mirages
Triste horizon, utopie d'entre les nuages.

J'en ai les poumons noircis
Le vinyle s'est rayé, arrête d'espérer
Que fais-tu, la nuit est presque finie
Les moleskines ont brûlées, la Gitane est consumé.

Un jour peut être je t'offrirai des fleurs
Je te trouverai belle, je te proposerai même mon malheur
Mais pas maintenant je suis pressé, la mort m'attend au détour
D'un regard de feu, dans le bleu de ses yeux, aux prémices du grand jeu.