Nos baisers se firent tout à coup plus pressants. Lèvres contre lèvres, presque peau contre peau, coeur contre coeur. Nous nous goûtions mutuellement, en rappel de ce que nous croyons avoir oublié. J’aurais voulu le dévorrer alors que la magie était de le déguster. Je déboutonnai donc sa chemise petit à petit, d'une main de maître, avide de redécouvrir ce que je n'avais pu voir. Sa beauté me surprenait toujours autant et j'aimais cette surprise. Ce petit éclat me prenait au coeur et ravivait la flamme embrasée. Je passais mes mains délicatement sur son torse, faisant tour et contour, avec fierté, je l’avoue. Avec amour, aussi. Avec désir, finalement.
"Tu es beau."
Nous étions tous deux à moitié nus, pris dans un silence, dans un flottement. Nous nous accordions une tendresse passagère mêlée à toute cette passion qui nous consumait. La chaleur irradiait de son être, m'attirant invariablement contre lui. Ce petit feu qu'il semblait couver était une sensation agréable et réconfortante. Allongé sur le dos, il eut le regard perdu, une demi seconde à peine, où je le regardais. Plus à travers son âme, mais jusqu'au grain de sa peau, légèrement plus halée qu'à l'habitude, criblée de tâches de rousseur de ci, de là. Un jour, j'embrasserais chacune d'elles, si le temps me suffisait. Le temps nous rattrapait toujours, à notre grand désespoir. Je terminerais par ses lèvres encore rosées de tendresse, de baisers, d'amour. Elles étaient une atteinte à la sagesse. Aussi pleines, désirables, ardentes, qu’elles l’étaient. Tout en lui paraissait dans l’excès. Dans le trop plein de bonheur, de plaisir. Ses yeux ne dérogeaient pas à cette règle. Il y avait vert incomparable où se noyait le jaune comme moi je m'y perdais. Mes doigts passèrent entre ses boucles, caressèrent sa joue. J'admirais son corps. Fin, et malgré tout, celui d'un homme. Celui avec lequel le mien n'avait aucune gêne, aucune pudeur. J'aimais me mouvoir contre lui, que ses bras me serrent et ne me lâchent plus. Je restai sans voix, une fois de plus, mais jamais de trop. Cet homme avait su m’imposer des limites tout en me laissant libre. Mon coeur était à lui, comme la raison était au coeur. Parfois totalement opposés ou totalement embrassés. Jamais concurrents, toujours unis. Il avait su prendre part à ce que j’appelais une vie. Il m'avait tant manqué. Son absence m’était insupportable.
Son regard rencontra le mien. Je ne sais pas ce que j’aurais pu ou du, y déceler, peut-être autant d’amour que dans le mien ? Autant d’envie ? Oh oui, j’adorais m’y perdre, quitte à ne plus jamais retrouver mon chemin. Il aurait trouvé les mots, comme ils les devinent chaque fois, pour que je reparte, puis revienne, avec une ardeur plus grandissante. Pourtant, je n’avais pas la sensation de me soumettre à quoique ce soit.
"Toi aussi, tu es belle."
C’était un abandon mutuel. Une étreinte dont nous aurions aimé ne jamais voir le bout. Mais ce lien était comme le jour et la nuit. Indisociables et qu’on croyait que jamais ils ne se rencontraient. Chaque matin et chaque soir, pourtant, étaient une union, un ensoleillement de leur amour. A la vue, au regard de tous. Sans mensonge, sans victoire, sans interdits.
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Style : autre | Par Mancini Armelle | Voir tous ses textes | Visite : 338
Coup de cœur : 12 / Technique : 9
Commentaires :
pseudo : féfée
Un texte absolument sublime !!! Grand CDC
pseudo : Mignardise 974
c'est plus que sublime ! IMMENSE CDC !!! j'aimerais tant vivre une telle passion =)
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