Ca émiette, ça brûle à petit feu.
On sent un grand truc bizarre dans la poitrine.
On ne sait pas vraiment ce que c’est, on aimerait bien savoir, quelque part, mais on se rend vite compte qu’on est mort de peur à l’idée de découvrir la vérité.
Cette sensation est comme une vague, Elle vient, part, revient, repart.
Ca rend tout flagada à l’intérieur.
Comme si on l’apercevait de loin, comme si on l’attirait doucement vers nous pour y voir d’un peu plus près, comme si Elle accourait à l’appel, et au fur et à mesure, il nous semble qu’Elle s’approche plus vite, de plus en plus vite, qu’on la ressent plus fort, de plus en plus fort, notre cœur s’affole, on se demande ce que c’est, on se demande pourquoi ça nous envahit comme ça, ça brûle, ça nous brûle au plus profond de nous, ça brûle nos ailes, ça brûle notre âme, ça fait mal, très mal, ça fait peur, très peur, de plus en plus mal, de plus en plus peur, la terreur incandescente s’immisce, dans le moindre petit interstice, la moindre petite faille, la moindre petite faiblesse de notre esprit, de notre corps, on la sent couler en nous comme de la lave, à une vitesse ahurissante, et on commence à comprendre, on est sur le point de savoir, mais la souffrance et l’horreur sont insupportables, c’est terrible, on est comme tétanisé, ne sachant que faire, on ne sait pas, on ne sait plus, on hésite, et alors, à l’extrême limite, au moment où le voile ultime va être soulevé, au dernier moment, on la repousse, on la rejette avant qu’il ne soit trop tard, on l’éjecte le plus loin possible, de toutes nos forces, de toute notre volonté, et libéré, on court, on court, loin, loin de cette chose qui pourrait détruire ce qu’il reste de notre part de bonheur, aussi infime soit-il.
On préfère se dire qu’on est heureux comme ça, et qu’il faut aller de l’avant.
Mais Elle finit toujours par nous rattraper.
Elle reste là, pas trop près, mais suffisamment pour attirer notre attention, du coin de l’œil.
Elle reste là, à portée.
Juste assez proche pour nous rappeler qu’Elle existe bien, et qu’Elle n’a pas l’intention de partir.
On ne sait pas ce qu’Elle apporte, mais on sait que ce n’est rien de bon.
Ca pourrait nous apporter des tas de réponses, oui, on saurait enfin pourquoi.
Pourquoi quand on le regarde, on est aussi bouleversé, par exemple.
Par exemple.
On saurait simplement pourquoi ce n’est pas celui qu’on embrasse à qui on pense tout le temps.
On saurait pourquoi on sent notre cœur s’envoler en sentant son parfum.
Comme si on avait le droit de penser ça. Comme si c’était encore possible d’y rêver. Comme si c’était encore possible de s’imaginer dans le creux de ses bras.
Comme si ça avait été possible un jour.
On saurait.
Mais on ne sait pas. Et on ne saura pas.
On ne veut pas savoir.
Parce qu’on a réussi à se reconstruire, parce qu’on a tellement bien réussi à faire croire aux autres qu’on est heureux, qu’on commence à y croire nous même.
Alors on fuit, on fuit notre passé, on fuit la vérité, parce qu’elle sera terriblement destructrice.
On fuit pour vivre.
On fuit pour survivre.
On tourne le dos à la Nostalgie, on s’interdit d’y penser.
Et si parfois, on ne peut s’empêcher de la regarder, c’est pour imaginer quelle serait notre vie si on avait fait les bons choix.
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Style : Nouvelle | Par Chrysalis | Voir tous ses textes | Visite : 759
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Commentaires :
pseudo : Clem
Un texte très profond, rès beau. Juste parce que c'est écrit avec tes sentiments, ce que tu ressens vraiment. Un grand Bravo. :)
pseudo : lutece
Texte profond sur la remise en question et les "si" qui jalonnent notre vie! CDC
pseudo : damona morrigan
Très beau texte, bravo ! Il est a l'opposé de mes sentiments profonds car il est toi, merci.
pseudo : féfée
J'ai adoré te lire ! Très profond. CDC
pseudo : X5babou
j'ai aimé!
pseudo : Mignardise 974
merci du partage. magnifique texte =)
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