« Il suffit de se voiler la face ! »

Ce cri tonitruant retentit dans mon désert intérieur. L’écho vient percuter mon esprit détraqué et l’impact est si violent que je chancèle, je m’effondre brutalement sur le sol. Une brûlure grandit en ma poitrine. Elle m’empêche de respirer. Elle me tient en haleine. Sa volonté a désormais pris le contrôle de mon être. J’attends, peinant à trouver le souffle si rare en ces moments de sombres douleurs que j’en viens à me laisser rêver loin des maux au beau milieu de cette respiration saccadée. Rêver de ne plus avoir à respirer pour enfin vivre LIBRE, rêver de partir sans souffrances afin de pouvoir arracher la souveraineté à Maladie… J'attends que les tentacules du mal cessent de paralyser chaque neurone de mon cerveau épuisé et de mon corps plié en deux sous les coups. J'attends, j'attends ... J'attends, agonisante. J'attends que le Temps lasse ce qui est mon maître, à présent.

Le peu de courage qui subsiste en moi se réveille, plus décidé que jamais à exterminer ma passivité. Je prends sur moi et … inspire lentement. Des larmes inondent mon visage blême. Des hurlements sauvages me lacèrent, affolés, prisonniers.

Le vent apaisant m’apporte alors pour comble de bonheur ses bouffées d’air que j’espère avidement. L’étau s’enlève délicatement tel un serpent qui délierait sa proie morte de sa puissante étreinte.

Je savoure à nouveau le plaisir de sentir la vie à pleins poumons. J’apprends, ainsi qu’un éternel enfant, à accepter encore une fois que les douleurs ne sont jamais absentes mais elles ne sont pas insurmontables non plus.

Je souris à nouveau à la vie et reprend le cours de ma route, de ma vie.

Mignardise