Ils arrivèrent tous les deux dans sa chambre, elle était assez grande, un grand lit à baldaquin dit « de princesse » était collé au mur du fond, Mathis détestait ce lit, après tout Jeanne avait douze ans, elle n’avait plus l’âge d’avoir un lit pour Cendrillon…
- Ca me fait plaisir de te revoir cousine… Déjà un an…
- Plaisir partagé … Alors les amours ?
- Euh, tu me crois si tu veux mais dans le train qui m’a amené ici… Je suis tombé amoureux… Mais j’ai peut être été un peu trop audacieux…
- Laisse-moi deviné… Tu lui as sorti un tas de poème de ta création juste après que vous vous êtes rencontré ?
- Gagné ! Penses tu que je dois continuer à l’aimer ?
- Non, je ne crois pas oublie la … Mais je vois bien que tu es amoureux … Tu as recommencé à parler en rime ! Ca faisait longtemps !
- Oui je sais… Mais que dois-je faire alors…
- J’ai une amie qui sort d’un chagrin d’amour j’aimerais que tu la rencontres…
- Pour jouer au bouche-trou poète qui console les copines qui sont en manque d’amour, non merci !
- Toute de suite les grands mots ! Mais non ! J’aimerais juste qu’elle oublie son Nicolas !
Mathis prit le portable de Jeanne et commença à regarder les photos misent en mémoire, il s’arrêtait à chaque photo pour demander qui était dessus…
Les photos avaient été essentiellement prisent dans son collège. Mais une photo bien particulière attira son attention : une fille aux cheveux châtains et bouclés mangeait du chocolat en souriant, plein d’entrain, Mathis demanda à sa cousine :
- Qui est donc cette beauté, je suppose que c’est un ange qui s’est perdu et qui du ciel vient de tomber…
- Une rime ? De nouveau ? Tu n’es plus amoureux de Marianne ? Pour ta gouverne, cet ange, c’est Oryanne, la fille dont je t’ai parlé tout à l’heure …
- Amoureux, amoureux, je t’ai dit que Marianne m’avait tapé dans l’œil, c’est tout, mais ton amie… Je pense que je suis amoureux… Enfin, non, je ne suis pas amoureux, je suis… troublé
- Par une photo ? Voyons Mathis c’est impossible !
- Je t’ai dit que je l’aimais, faut il que je te le dise en Anglais, pour que tu comprennes ?
- T’es un rapide, calme toi, je crois quelle n’a toujours pas oublier Nicolas, il va falloir faire preuve de romantisme et l’inciter à l’oublier si tu veux l’avoir pour toi…
- Comme je dis toujours : Pour oublier il faut remplacer ! dit Mathis dans un sourire.
Mathis allait passer le téléphone à sa cousine quand « l’homme en blanc » se posta devant la fenêtre…
- Regarde Jeanne, à la fenêtre ! Cet homme me suis partout je ne sais pas comment m’en débarrasser ?
- Un homme dit-tu ? Mais c’est un chien ! Un labrador à ce que je vois, regarde…
Jeanne ouvrit la fenêtre et commença à le caresser… Il était d’un blanc brillant et avait les yeux vert émeraude…
- Je ne sais pas où tu vois un chien, moi je vois un homme, il nous regarde avec un sourire sarcastique…
- Pff… Tu dis n’importe quoi ! Tu l’as fais fuir ! Bravo !
- Je t’ai dit que c’était un homme, ce n’était pas un chien…
- Bon passons… J’appelle Oryanne… Je mets le téléphone sur haut parleur… Allo, Oryanne ? Ca va mieux ?
- On va dire ça comme ça… Ton cousin est arrivé ?
- Oui il est à côté de moi…
- Bonjour Oryanne… Jeanne m’a dit que tu n’allais pas bien en ce moment ?
- Je ne suis pas dans mon assiette, c’est vrai… Mon ancien petit copain s’est foutu de moi et il m’a trompé.
Mathis sentait la tristesse d’Oryanne dans sa voix…
- Ne t’inquiète pas, j’ai vu une photo de toi, tu n’auras pas de mal à en retrouver un…
Jeanne prit la parole :
- Il est en train de te dire qu’il veut sortir avec toi…
- Je n’ai rien dit de ce genre, elle te ment !
- Ouais, bah si c’est le cas, je vais te répondre oui… De toute façon on se verra jamais de notre vie alors…
- Sinon Oryanne t’as réussi à l’oublier l’autre ?
- Nicolas ? Je ne sais pas encore, mais c’est bizarre, tout à l’heure j’ai eu la visite d’un cheval blanc aux yeux d’émeraude… Il me comprenait, je ne sais pas comment l’expliquer. Je lui posais des questions, il me répondait en hénissant. Puis, une voix intérieure me disait de l’oublier. Je l’ai écouté mais j’y pense encore un peu…
- Je descends voir ma mère cinq minutes, Mathis, tu prends le téléphone ?
Mathis prit le téléphone:
- Oryanne, quel joli prénom tu as…
- Merci mon chéri, dit Oryanne en rigolant
« Mon chéri », jamais une fille ne l’avait appelé comme ça… Mais bon là c’était pour de faux, cette appellation n’était pas sincère, mais faisait très plaisir à Mathis.
- Sinon ça va ? Jeanne m’a dit que tu avais des problèmes dans ton couple ?
- Oui, il n’y a même pas trois heures, j’ai vu une vidéo sur Facebook m’étant en scène mon ex petit ami et mon ennemie qui s’embrassait…
- Quel coup de massue tu as dû recevoir, je suis désolé pour toi…
- Je m’en remettrais, ne t’inquiète pas, mais ce qui me fait le plus mal, c’est qu’il m’a avoué, par le biais de la vidéo, qu’il ne m’avait jamais aimé…
- C’est faux ! Il t’a forcément aimé à un moment. Euh… Moi aussi j’ai Facebook, mon pseudonyme c’est Mathis Regrebac
- D’accord je te rentre, dis donc, t’es pas mal sur ta photo de profil !
- Merci, toi aussi tu es très belle !
- Ce n’est pas vrai !
- Bien sur que si. Sinon je ne serais pas tombé amoureux de toi avec une photo… Euh, oublies ce que je viens de dire… Ah revoila Jeanne, je te laisse ma chérie dit il en riant, je t’embrasse.
Jeanne reprit le combiné :
- Mathis, maman veux que tu ailles l’aider à mettre la table… Moi je reste ici à parler avec Oryanne…
Mathis descendit les escaliers quatre à quatre, par le biais du téléphone, il avait senti qu’un courant était passé entre eux. Ce n’était pas de l’amour, mais quelque chose de proche, enfin peut être se trompait t’il. Il arriva dans la cuisine, les deux sœurs Tiffany et Agathe se trouvaient côte à côte. Elles n’étaient pas sœur pour rien. Elles avaient toutes les deux les yeux de leur mère, c’était ce qui faisait la fierté de la famille Regrebac depuis longtemps, leurs yeux étaient verts avec des éclats marrons. Ils pouvaient être comparés à une glace à la pistache et aux noisettes. Aussi, elles tenaient de leur père, leur petit nez en trompette…
- Ah Mathis, mets la table s’il te plaît
- Oui maman
L’enfant s’attela à la tache qui lui avait été attribuée, en ce jour de fête, tout devait être parfait. Sur la nappe rouge, des petits anges dorés semblaient danser avec les étoiles et les paillettes qu’avait soigneusement disposées Agathe. Des bougies bordeaux accompagnées de feuilles de houx étaient placées aux quatre coins de la table. Au dessus de la table se trouvait un lustre en véritable cristal. C’était l’objet que préférait Victor dans sa maison. Il adorait chiner, un jour, dans une brocante de Strasbourg, un exposant vendait cet objet, ce fut le coup de foudre presque sans marchander l’oncle de Mathis l’avait acheté. A côté, des chaises en bois de hêtre avaient été placées pour l’occasion, elles ne servaient qu’une fois par an.
Strasbourg, chambre de Jeanne, 18h01
Une seule personne comptait dans leur conversation, Mathis :
- Alors comme ça il t’a fait une bonne impression ?
- Ca fait cent fois que je le répète ! Il y a un truc qui s’est passé entre nous deux, c’est indéfinissable …
- Ca ne serait pas de l’amour ?
- Tomber amoureux avec une photo et un coup de téléphone… J’en doute ! On ne voit ça que dans les films !
- En tout cas lui, il est amoureux de toi…
- Il te l’a dit ?
- Non, je l’ai remarqué, quand il est amoureux il fait des phrases en rimes de temps en temps…
- D’accord… Je suis désolé je dois te laisser, c’est Noël aussi chez moi…
Oswald, chez Oryanne, 18h30
- Tomber amoureuse par téléphone tu le crois ça maman ? Moi je pense que c’est impossible !
- Oryanne… Il est vrai que peut être sur le moment, tu as ressenti des sentiments pour lui, mais c’était de l’amitié rien de plus.
Au fond d’elle, Oryanne savait que son cœur commençait à battre pour Mathis, un garçon qu’elle n’avait jamais vu et dont elle ne connaissait pas l’existence il y a une semaine…
Strasbourg, chez Jeanne, 19h00
- Bon Mathis, réponds franchement, tu l’aimes ou pas ?
- Aimer, aimer, aimer un mot si facile à prononcer mais si difficile à exécuter…
- C’est joli, c’est de toi ? Mais tu n’as toujours pas répondu à ma question…
- Disons qu’elle m’a fait de l’effet, il est vrai, mais nous ne sommes pas dans Cyrano… Les histoires d’amour impossible n’existent pas !
- Mouais… Il n’empêche que dans tes yeux, je vois que tu es amoureux… Moi aussi je peux faire des phrases en rime !
- C’est vrai qu’elle est jolie ! Oryanne, et ta rime, mais ne parlons plus de ça pour le moment, c’est Noël, laissons les amours au placard, le temps d’un soir…
Les réunions de famille… Les moments que Mathis adorait vivre, on oubliait les problèmes quotidien le temps d’une soirée… Tiffany était dehors, elle fumait une cigarette, l’air pensive… Pour elle, ces fêtes étaient une délivrance, car des ennuis, elle en avait ! Elle avait souvent du mal à joindre les deux bouts, mais elle n’en parlait pas à Mathis. Alors pour essayer de survivre dans la jungle qu’est la vie, elle faisait des horaires de nuit dans un bar du centre ville. Comment tenir quand on travaille quinze heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept ? Elle enviait sa sœur, Agathe avait tout pour être heureuse : une belle maison, une famille et un bon petit boulot tranquille dans une entreprise qui ne connaîtra jamais la crise… Pour ne pas laisser entrevoir le désespoir qui la rongeait depuis toujours, Tiffany souriait à toutes les occasions, mais derrière ce sourire se cachait une âme qui ne voulait qu’une chose : crier STOP !
Il s’installèrent autour de la grande table, Mathis était heureux, c’était le seul jour de l’année où il pouvait boire du champagne…
- Au fait, ton Cyrano, il a écrit un livre depuis la dernière fois ?
- Excuse moi de te couper dans ton élan cousine, mais ça fait plus de trois cents ans qu’il est mort… Donc son dernier livre date un peu… Et toi, tu n’en a toujours pas lu un ?
Jeanne étouffa un rire :
- Moi lire ? Le jour où tu me verras feuilleter un bouquin, tu sortiras avec Oryanne !
- Pourquoi dis tu ça ? Je compte bien sortir avec figure toi ! Tu m’excuse je dois passer un coup de fil…
Oswald, chez Marianne, 23h47
Quel Noël… Les parents de Marianne étaient partis chez des amis la laissant seul avec sa tristesse. Elle lança pour la trentième fois en cinq minutes un mouchoir usagé dans la poubelle. Elle avait dérangée sa chambre par colère. Les posters déchirés des chanteurs de métal jonchaient le sol avec les livres de classe dont chaque page avait été grossièrement arrachée. Les photos d’elle et Baptiste couverte de larmes étaient jetés en confettis sur le lit. Elle releva sa chaise de bureau qui était tombée, s’assit dessus, remonta la manche de son tee-shirt des Beatles, prit son cutter, rapprocha la lame de son bras déjà couvert de marque… Elle entendit un bruit à la fenêtre, elle s’approcha, et vu à travers la vitre un animal improbable : un écureuil blanc… Marianne adorait cet animal, c’était d’ailleurs, s’il on remonte au Moyen-âge, le blason de leur famille et pour cause tout les membres de la famille Squirrel, Marianne y comprit avait des joues d’écureuil, un peu bombée. Marianne dévisagea le rongeur qui s’offrait à elle, il était blanc comme de la neige, elle n’en avait jamais vu de la sorte, aussi, l’animal possédait des yeux vert comme l’émeraude. L’animal faisait osciller sa tête de gauche à droite comme pour lui demander ce qui se passait. Elle ouvrit la fenêtre et vint s’asseoir sur son lit avec l’écureuil dans les bras.
- C’est triste la vie, hein petit Squirrel ? Qu’est ce que j’aimerais être comme toi…Cueillir des noisettes toute la journée et me balancer d’arbres en arbres, libre quoi… Mais non, je reste là, seule, à pleurer et à me tailler les veines pour essayer de faire taire mon chagrin, en vain…
Là, quelque chose d’étrange se produisit, l’écureuil approcha sa tête de l’oreille de Marianne et lui murmura :
- Reste proche de tes amis ces temps-ci, Marianne, surtout de Mathis, il te montrera le chemin de la guérison pour ta peine de cœur…
- Tu parles ?
- Bien sûr que je parle, tu n’as jamais vu un écureuil doté de parole ?
Marianne se frotta les yeux pour essayer d’oublier ce qu’elle venait de voir… Quand elle les rouvrit, l’animal n’était plus là…
- Ouf c’était un rêve !
En effet le rongeur n’était plus là, mais à la place se trouvait un bout d’écorce, de la poussière dorée se trouvait dessus. Et sous ses yeux, sans aucun outil de pyrogravure la phrase que l’écureuil avait dit s’écrivit sur le bout de bois. Elle s’allongea sur son lit, lisait et relisait cette phrase, son portable sonna quelques minutes plus tard, c’était Mathis :
- Allo Marianne, c’est Mathis, ça va toujours ?
- J’ai déchiré toutes les photos de Baptiste et moi…
- C’est super, c’était un cap à passer pour l’oublier tu …
- Aussi, j’allais commencer à me tailler les veines dit elle d’une voix calme et posée.
Mathis s’emporta :
- Tu es complètement folle, je t’avais interdis de recommencer…
- Laisse moi finir, j’allais passer à l’acte quand un petit écureuil blanc avec des yeux vert est venu me rendre visite…
- Voila qui est de plus en plus bizarre, depuis deux trois jours, des personnes de mon entourage c'est-à-dire, ma cousine, une de ses copines, toi et moi recevons la visite d’êtres blancs avec des yeux verts… C’est la première fois que ça t’arrive ?
- Oui, quels genre d’êtres avez-vous vu ?
- Pour ma part, je vois de temps à autre un homme blanc avec une canne surmontée d’un pommeau en forme de cygne, ma cousine était à côté de moi quand je l’ai vu tout à l’heure. Mais à la place elle a vu un chien blanc avec des yeux de la même couleur. La copine de ma cousine a reçu la visite d’un cheval blanc… Et maintenant toi… Tout ça est vraiment très bizarre !
- Oui… Et il y a autre chose, l’écureuil m’a murmuré quelque chose à l’oreille puis à disparut… A la place ce trouvait un morceau d’écorce avec une phrase marquée dessus… Elle me disait de me rapprocher de mes amis…
- C’est tout ?
Marianne eut un moment d’hésitation puis dit :
- Oui c’est tout… Je vais te laisser, le père Noël va bientôt passer…
- D’accord… Mais pas de bêtise, ne recommence pas…
Mais Marianne avait déjà raccroché… Elle ne s’éloignait pas de son but premier : se tailler les veines. Même si cet écureuil était venu la voir, même si Mathis l’avait une fois de plus soutenue, elle était encore mal dans sa peau…
Elle commença par se tracer des lignes parallèles sur l’avant bras, elle saignait beaucoup mais n’arrêtait pas…
- Joyeux Noël Marianne, dit elle en pleurant
Strasbourg, chez Jeanne, 00h12
- Les cadeaux, les cadeaux ! s’écria Hugues
- Ils arrivent mon chérie, ils arrivent dit Tiffany avec beaucoup d’enthousiasme. Victor est parti se préparer ? murmura-t-elle à Agathe
Mais avant que celle-ci puisse répondre un gros bonhomme rouge avec une longue barbe blanche et un sac en nylon sur le dos, frappa à la porte et entra. On voyait la barbe se décoller par endroit mais Hugues n’y voyait que du feu. La distribution des cadeaux se fit dans la joie et la bonne humeur. Le père Noël sortit aussi vite qu’il était entré et Victor revint dans la salle à manger quelques minutes plus tard.
- Tonton tu as raté le papa Noël s’écria Hugues
- Oui Bilou tu aurais pu faire un effort pour le voir… dit Agathe à son mari
Bilou… C’était le surnom que donnait Agathe à Victor, il détestait ça mais elle s’en faisait un plaisir de lui répéter à tue tête
- Ne m’appelle pas Bilou s’il te plaît ma chérie…
Mathis déballait ses paquets, il avait principalement eu de l’argent mais un paquet rouge attira son attention, il le déballa. C’était un tableau avec une phrase marquée au point de croix : « Entre un homme et une femme l’amitié n’est qu’une frêle passerelle qui ne peut mener qu’à l’amour ». Mathis connaissait cette phrase par cœur, elle était dans la nouvelle de Jules Renard : « L’écornifleur ». Qui aurait pu lui offrir un tel cadeau ? Il regarda de plus près la broderie en dessous de la phrase était marqué « Oryanne serait elle la femme de ta vie ? ». Et aux quatre coins du cadre se trouvait une plume de cygne. Comment la personne qui lui a offert ce cadeau savait qu’il aimait l’amie de Jeanne et surtout, qui lui avait offert ? Il réfléchit quelques minutes puis tout lui revint en mémoire. Celui qui lui avait offert ce tableau était l’homme blanc à la canne, ça expliquait les plumes. Mais comment avait il pu le poser près du sapin sans que personne ne s’en rende compte. Il se tourna vers sa cousine, elle aussi était abasourdie devant un de ses cadeaux. Elle avait dans les mains le même cadre que Mathis mais la phrase différait, il y avait marqué : « Tu seras d’une aide précieuse à un de tes proches ces temps-ci, ne le laisse pas tomber, je te fais confiance ». Aussi, dans chaque coin de la broderie se trouvait un os… Le proche c’était Mathis, elle en était sur.
- Regarde Jeanne, j’ai eu le même cadeau que toi mais avec une phrase différente, je pense que c’est l’homme blanc qui nous les a offerts…
- Mathis, cette histoire de chevaux, d’écureuil et de chien blanc commence à me faire peur. Pourquoi ces animaux et pour toi cet homme, viennent nous rendre visite de plus en plus souvent. Parce que, tu me m’expliqueras comme tu veux, cette broderie à sûrement un rapport avec ces êtres blancs aux yeux verts. Mais de toute ma vie je n’ai jamais connu un chien blanc faire de la broderie…
- Il est vrai que c’est de plus en plus étrange mais vois ça du bon côté, c’est quand même une sacré aventure fantastique que l’on est en train de vivre, tu ne penses pas ?
- La magie n’existe pas… Il y a forcément une explication rationnelle à tout ça… Reviens sur Terre !
- Je suis continuellement dans la lune comme Cyrano… Et je suis sur que c’est irrationnel !
Oswald, chez Marianne, 00h32
Marianne avait des valises sous les yeux, elle s’ennuyait à mourir dans sa chambre, ses parents étaient encore chez leurs amis, elle n’avait pas tenu à venir. Alors elle écoutait en boucle des musiques de métal qu’elle connaissait déjà par cœur. Elle entreprit de descendre boire un verre d’eau. Elle entra dans la cuisine. On avait collé sur les murs du papier peint au couleur de l’été du vert, du jaune et du rouge peuplaient la pièce. Sur la droite, se trouvait un évier en inox impeccablement propre. Elle y prit un verre, le remplit puis commença à boire. Elle se tourna maintenant vers la salle à manger, où se trouvait le sapin. On voyait scintiller des différentes boules de couleurs et les guirlandes électriques. Il n’y avait aucun cadeau à proximité mais elle vu briller un objet rouge, elle s’en approcha. C’était un cadeau ! Comment avait il pu atterrir là… Elle s’empressa de l’ouvrir mais sa joie retomba quand elle vit que ce n’était qu’un vulgaire tableau. Elle prit le temps de lire la phrase qui était inscrite dessus : « Bravo, tu l’as oublié, je suis fière de toi, mais ne recommence pas tes bêtises… Je te fais confiance ! » . Cette phrase avait été réalisée au point de croix. Qui avait pu lui offrir ce présent… Elle vit une dernière chose, sur les quatre coins du tableau se trouvait des noisettes. Elle pensa tout de suite à l’écureuil blanc mais y renonça vite, c’était stupide… Comment cet animal aurait pu réaliser cet objet. Elle reposa le verre dans l’évier, remonta dans sa chambre, posa le cadeau sur son bureau et remit sa musique en route.
Oswald, chez Oryanne, 00h45
La fête battait son plein dans la maison. Toute sa famille dansait sur des chansons des années 70. Des bières vides étaient posées sur la table de la cuisine, son père et son oncle avaient dévalisés à eux deux le bar qui avait été rempli quelques heures plus tôt. Autant sa famille s’amusait, autant elle, s’ennuyait dans son coin à penser à Nicolas et à Mathis. Mathis était déjà en train de gagner son cœur après un coup de fil… Elle n’avait pas décroché un mot de la soirée… Elle vagabondait parmi les groupes d’invités sans jamais posé une question ou participer à la conversation… L’heure des cadeaux arriva, c’était des présents très « clichés » : une poupée pour la sœur d’Oryanne, le dernier album de Justin Bieber pour elle et des boucles d’oreilles pour sa mère. Oryanne allait se diriger vers sa chambre pour écouter son CD quand Marjoline l’interpella avec un paquet rouge dans les mains.
- Oryanne, il y a aussi ça pour toi…
- Merci
Oryanne déballa le paquet et découvrit avec étonnement un tableau, dessus une phrase au point de croix était notée : « Entre un homme et une femme l’amitié n’est qu’une frêle passerelle qui ne peut mener qu’à l’amour ». En dessous se trouvait une autre phrase : « Mathis serait il l’homme de ta vie ? ». Aussi dans les quatre coins du tableau se trouvait des fers à cheval. Abasourdi par ce présent, elle pensa au cheval blanc puis renonça à cette idée…
Ce soir quatre personnes ont reçu un coup de pouce du destin, ils ne le savent pas encore mais après cette soirée ces quatre personnes sont liées entre elles pour longtemps.
Ce soir une de ces personnes a voulu en finir avec la vie, mais a finalement renoncé à cet acte… A cause de quoi ? Une broderie ? Non, elle y a renoncé car au fond d’elle, elle savait que la vie valait la peine d’être vécu avec ses hauts et ses bas.
Ce soir deux de ces personnes ont pleurées pour un homme.
Ce soir une de ces personnes est rentrée dans le cœur d’une autre.
Ce soir, pour ces quatre personnes un compte à rebours irréversible a été déclenché… Le compte à rebours de l’amour. Car avant cette soirée elles ne croyaient pas à ce sentiment…
Strasbourg, chez Jeanne, 9h00
Mathis se réveilla, on avait beau être le week end de Noël, il avait programmé son réveil. Il n’avait pas beaucoup dormi cette nuit, beaucoup de choses tournaient dans sa tête : l’homme blanc, le tableau et surtout Oryanne, il était amoureux, désormais il en était sur. Il s’habilla, mit ses chaussons et sortit de la chambre en silence pour ne pas réveiller sa cousine. En bas, il y avait déjà Agathe, Victor et Tiffany, ils avaient tous les trois préparés un petit déjeuner digne des contes de fées… Des brioches, des tartines de Nutella, des gâteaux au chocolat et des croissants se trouvaient sur la table… Victor dit en baillant :
- J’ai faim, je mangerais un éléphant !
- En disant cela tonton tu n’es pas très éloquent ! répondit Mathis
- Arrête de me contredire et prend donc ce croissant !
- Tu aurais du dire « j’ai faim tel les cadets de Gascogne au siège d’Arras », c’est tout de même plus « classe ».
Tiffany se mêla à la conversation :
- Arrête donc d’embêter ton oncle avec tes rimes …
- Ne t’inquiète pas Tiffany, je vais riposter… Si j’osais, si j’ose…
- Cette discussion étant close, je retourne à mon discours en prose
- Bravo Mathis tu es très fort en poésie avoua Victor
La discussion s’arrêta quand Jeanne descendit l’escalier en baillant et le tableau dans les mains…
- Bonjour tout le monde, Mathis je peux te parler ?
- Oui qu’y a-t-il ?
- Regarde la phrase du tableau a changé
Mathis s’approcha, c’était vrai, la phrase avait changée, mais c’était le même tableau, il y avait encore les os dans les coins et le nom « Jeanne » gravé en bas du tableau. Il y avait désormais marqué :
« Mon cadeau te plaît j’espère ? Joyeux Noël ». C’était impossible, Jeanne avait dormi avec le tableau à côté de son oreiller, personne n’aurait pu changer la phrase sans qu’elle s’en aperçoive, et de toute façon cela aurait été trop long de le faire à la main… Ils en étaient maintenant sur, il y avait quelque chose d’irréel dans cette histoire… Ils déjeunèrent tous les deux en tête à tête, Mathis partait dans une heure… Ce week-end était passé tellement vite… Ils remontèrent pour faire la valise de Mathis, mais tous deux ne savaient pas qu’ils se reverraient plus vite que prévu… Ils descendirent ensuite toutes les valises au bas de l’escalier. Puis l’heure des adieux arriva…
- Allez cousine, prends soin de toi jusqu’à l’année prochaine, et tu me fais le plaisir de lire Cyrano…
- Dans tes rêves cousin…
Oswald, chez Marianne, 14h07
Marianne était de nouveau intriguée, par le tableau, la phrase avait changée…
Il était désormais écrit « Mon cadeau te plaît ? Joyeux Noël ! »
Elle ne savait pas pourquoi mais elle sentait que cette histoire allait la suivre toute la vie… Elle s’assit dans son lit et continua à lire son livre de Stephen King, tout en contemplant les traces rouges sur ses bras…
Alençon, chez Mathis, 18h04
Mathis était sur son ordinateur, deux jours sans MSN, il avait failli dépérir, à son grand enchantement, il vit que Oryanne était connectée, fébrilement il cliqua sur sa fenêtre pour lui parler… Comment allait-elle réagir…
- Bonjour Oryanne, c’est Mathis tu te souviens ?
- Oui oui, je me souviens après tout c’était hier…
- Ah oui, excuse moi
- Ce n’est rien, tu n’aurais pas des photos de toi ?
- Des photos de moi déjà ? On se connaît à peine ! Je suis flatté…
Mathis sélectionna en priorité les photos où il se trouvait déjà avec des amies à lui… La réaction s’en suivit :
- Dis donc, t’es un tombeur toi, et t’es super mignon…
- Vu les photos que j’ai vu de toi, toi aussi tu es extrêmement belle, pourrais tu m’en envoyer ?
Cela avait beau être dur il devait essayer de parler sans trop de mot compliqué, il ne savait pas si Oryanne était très intellectuelle…
- Je veux trop te rencontrer…
- Moi aussi Mathis, mais bon comme tu viens de le dire, on se connait à peine, et niveau distance ça va être dur… C’est quoi ta matière préférée ?
- Les Mathématiques, mais je préfère le français pour la littérature…
- C’est la matière que je déteste le plus !
- Comme quoi, on est fait pour être ensemble, tellement opposé donc complémentaire…
- Mais comment tu peux dire que tu m’aimes alors que tu ne sais rien de moi…
- Je ne sais pas, je ne l’explique pas… C’est ça l’amour !
- Mais tu m’aimes vraiment ou c’est pour rigoler, juste comme ça…
Cette question le déstabilisa, comment devait il répondre… Il ne pouvait pas lui dire oui, elle le prendrait pour un fou, et il ne pourrait jamais plus lui parler… Devait-il jouer la carte sensible ou faire preuve d’humour, il choisit la réponse humoristique :
- Que vas-tu chercher, c’est pour rigoler ma chérie…
- Et si moi je te demandais en vrai tu dirais quoi ?
C’était la réponse qu’il espérait, ici il devait répondre sincèrement…
- Je répondrais certainement oui, mais bon je ne sais pas, il faudrait que je t’ai en face de moi ma chérie !
Mais la romance fut brisée quand il entendit sa mère dans l’escalier :
- Mathis, vient m’aider à ranger les affaires !
- J’arrive maman
Il s’excusa auprès d’Oryanne et descendit en vitesse, il devait effectuer ce travail le plus vite possible pour reparler à Oryanne…
- Tu faisais quoi ?
- Je parlais avec Oryanne, j’ai bien le droit non ?
- Mathis… Ne t’attache pas à cette fille… Tu ne la verras jamais de ta vie à quoi ça sert…
- J’ai le droit de rêver non ? Si cette histoire arrive à terme, c'est-à-dire, si je sors avec elle, ce sera la plus belle histoire d’amour du monde…
- Et la distance tu y as pensé ?
Mais Mathis était déjà parti…
- Je suis de retour mon amour, euh Oryanne pardon…
- Non ne t’inquiète pas ça me convient ce surnom !
- Parle-moi de toi, tu veux faire quoi plus tard ?
- J’aimerais faire danseuse professionnelle, mais ce n’est pas la peine de rêver…
- La réalité est nourrie par les rêves, si on ne rêvait pas, on ne vivrait pas… Donc il faut y croire ! C’est un très beau métier, je viendrais te voir quand tu auras réalisé ton rêve, je te le promets
- Eh bien tu risques d’attendre longtemps…
Oryanne ponctuait tout ses messages par des cœurs cela faisait plaisir à Mathis, mais il avait peur que CE rêve en particulier ne se réalise pas…
- Arrête de mettre des cœurs, après je vais penser des trucs, enfin ça ne serait pas pour me déplaire…
- D’accord mon amour, excuse moi… Je peux changer de sujet et te poser une question. Tu as des frères et sœurs ?
- Oui un petit frère, il s’appelle Hugues
- D’accord, je te demande ça car si on sort ensemble un jour, tu pourrais m’aider à faire un poème sur toi pour mon blog ? Car les photos que j’ai vu de toi, m’ont prouvées que tu es quelqu’un de littéraire, tu lis quels genres de livres ?
Les blogs… Mathis détestait ça, il trouvait ça immature, à quoi cela servait de déballer sa vie au gens sur des pages web… Mais pour lui faire plaisir il ne déclina pas l’offre…
- Pas de problème, pour mes genres de livre, je lis Cyrano de Bergerac…
- C’est qui ?
- Quoi ? Tu ne connais Monsieur de Bergerac, honte à toi, c’est le plus grand auteur et poète pour l’éternité… On le commence ce texte ?
- Il faut que l’on arrête, on ne sortira jamais ensemble, on habite à quatre heures de train l’un de l’autre, oublie le texte…
- Il faut qu’on sorte ensemble pour que tu fasses un poème sur moi ? Mais d’un autre côté si on sortait ensemble ça serait… magnifique, il faut juste croire au conte de fée pour ça…
- J’ai déjà eu une histoire avec quelqu’un qui n’était pas dans le même collège que moi, et ça c’est mal fini…
Oryanne commençait à pleurer, elle repensa à Nicolas, il fallait qu’elle l’oublie, un homme l’aimait, même s’il habitait à plus de quatre heures de train de chez elle, il l’aimait… Mathis lui mentit juste sur un point, il lui fit croire qu’il avait déjà eu une petite copine.
- Oui, moi aussi j’ai déjà vécu ça, mais je ne dirais pas que ça c’est mal fini, ça c’est plutôt vite fini… Faudrait que Jeanne nous invite tous les deux en même temps… Comme ça on passe un super week-end et on repart chacun de notre côté.
- Je n’aime pas trop le « on repart chacun de notre côté » je préférerais repartir avec toi ! Mais il faut être réaliste, nous deux ça ne sera jamais possible…
- Comme je te le disais tout à l’heure, moi je ne cesse jamais de rêver je ne suis jamais réaliste à 100%... C’est simple, si je ne rêvais plus, je ne vivrais plus… Tu n’es pas d’accord avec moi sur cette philosophie ?
- Si mais bon les rêves ce n’est pas la réalité… Je garde les pieds sur Terre, je ne serais jamais danseuse et on ne sortira jamais ensemble…
- Ne dis pas ça ! Mais au fait qu’est ce que tu me trouves ?
- Bah arrête, tu es trop mignon et tu es trop sympa et puis je trouve que tu n’es pas comme les autres garçons…
- On se parle depuis vingt minutes et tu me dis déjà que je ne suis pas comme les autres…
- C’est la vérité, on ne te l’a jamais dit ?
- Non… Mais je ne suis pas beau…
- Moi je te dis que si et moi non plus je ne vois pas ce que tu me trouves…
- Toi tu es belle contrairement à moi…
- Développe, je veux des détails, c’est un peu facile comme réponse non ? Je voudrais encore te poser une question, tu penses que si on sort ensemble un jour ça peut durer ?
- On ne va recommencer le même débat qu’il y a cinq minutes non ?
- Je suis désolé de te dire ça mais le mec avec qui je sortais avant, il m’a tellement fait de mal que je ne sais pas si je pourrais recommencer à aimer quelqu’un...
- Tant que ça ? Ne plus jamais tomber amoureuse ? Tu sais à quoi tu renonces en disant cela ? Tu renonces à nos futurs enfants, à notre futur mariage, à notre future lune de miel, en fait tu renonces à notre future vie, ensemble…
- Tu es bête… Mais si tu savais le mal qu’il m’a fait tu réagirais pareil…
- Moi je ne pourrais jamais faire de mal à une fille… Qu’est ce qu’il t’a fait ce garçon si je peux te poser la question ?
- Justement c’est ça qui est bien chez toi, tu serais capable de tout faire pour celle que tu aimes… Il n’existe pas beaucoup de personnes comme toi, la plupart n’en n’ont rien à faire de leur copine. Un jour il t’aime et puis le lendemain il te laisse comme ça sans explication. Ils ne savent même pas ce que c’est les sentiments ces personnes… Il m’a trompé, voici ce qu’il m’a fait ce sale type…
Mathis ne répondit pas tout de suite, il était toute chose après ce message… Il trouvait ignoble que l’idée de tromper sa compagne arrive dans la tête d’un homme… Mais en plus il l’avait trompé. Cela allait être une mission difficile, il devait redonner à Oryanne le sentiment de l’amour, car pour l’instant elle l’avait perdue… Mais elle s’emporta et utilisa un vocabulaire que Mathis avait banni de sa tête il y a bien longtemps…
- Et d’ailleurs, il s’est bien foutu de ma gueule et moi je l’ai crue, car je l’aimais. Mais lui non, il s’est servi de moi c’est tout, j’aurais du comprendre avant. Cela m’aurait évité une perte de temps…
- Le seul châtiment qui doit être valable pour les hommes comme ça, c’est la peine de mort…
- On arrête de parler de ça, je n’ai pas envie de t’embêter avec mes problèmes…
- Tu ne m’embête pas, nous sommes sensé sortir ensemble alors je me dois de t’écouter…
- Je n’en ai plus maintenant, nous ne sommes plus ensemble et c’est tant mieux ! Au fait demain je ne me connecte pas… Je vais dormir chez Jeanne avec une copine…
- Mince je compte sur toi pour négocier avec Jeanne pour que l’on se voie très prochainement… Je te laisse ma belle, je t’aime déjà !
- Moi aussi je t’aime déjà, à plus tard
Mathis n’en revenais pas… Une fille lui avait dit « je t’aime », il ne savait pas si c’était sincère mais en tout cas elle lui avait dit… Son rêve le plus cher était en train de se réaliser, « Est-ce que l’amour et le destin existaient ? ». Il ne pouvait toujours pas répondre à la question mais il commençait à y croire.
Il s’empressa d’appeler Jeanne :
- Allo cousine, c’est Mathis
- Ah Mathis, alors t’as parlé à Oryanne ?
- Oui c’est justement pour ça que je t’appelle ! On a beaucoup parlé, et j’en suis sur maintenant… Je l’aime c’est sur…
- Calme toi, de toute façon je la vois demain on va sûrement en parler… Je te laisse, je vais manger…
Mathis descendit pour manger, des steaks trop cuit et des haricots l’attendaient sur la table de la salle à manger… Il ne pensait qu’à Oryanne, il devait la voir la plus vite possible on ne pouvait pas entretenir une relation juste par le biais d’internet… Il devait en parler à sa mère :
- Maman, peux tu me payer un billet aller retour pour Strasbourg dans les semaines qui viennent ?
- Pour aller voir ta Oryanne ? Mathis tu ne l’as jamais vu, tu ne peux pas tomber amoureux d’elle ! Tu voudrais aller voir Jeanne plus souvent je ne dis pas… Mais là…
- De toute façon c’est sa meilleure amie donc je la verrais forcément !
- Bon je vais y réfléchir mais il faut que tu le mérite tu m’entends !
- Merci maman, tu es la meilleure des mamans !
- Je sais, je sais, c’est ce qui ferra ma perte…
Ils rirent et parlèrent pendant un long moment… Demain les filles allaient beaucoup parler de lui, il en était sur… Reste à savoir si c’est en bien ou en mal…
Strasbourg, chez Jeanne, le lendemain, 15h43
Oryanne et Marie firent leur entrée chez Jeanne, elle les attendait depuis quelques heures. Les après midi entre copine, Jeanne adorait ça… Surtout que cette fois il y avait matière au niveau de la conversation : son cousin allait sûrement sortir avec sa meilleure amie… Elles s’empressèrent de monter à l’étage et commencèrent une discussion sur Mathis :
- Hier soir on a passé notre soirée à parler, c’était trop fort, il est sensible, drôle, intelligent, sympa et surtout super mignon !
- Donc tu es amoureuse de mon cousin c’est ça ?
- De l’amour je ne sais mais quelque chose d’autre, un peu entre les deux…
- Excusez moi de vous couper dit Marie, mais je trouve ça bizarre de tomber amoureux par un coup de fil…
- De toute façon toi tu peux parler, ton dernier mec en date avait vingt ans riposta Oryanne, tu parles d’une relation !
- Les filles, les filles ne nous emportons pas tempéra Jeanne, Oryanne continue à nous parler de Mathis s’il te plaît…
Dans le ciel, entre la quatrième étoile en partant de la gauche et la grande Ourse, Siège du Grand Conseil, 14h89
- Aujourd’hui, nous allons traiter le sujet : Mathis Regrebac …
- Qui est-ce Grand Maître ?
- Je n’ai pas trop l’habitude de m’occuper des mortels sans importance, mais là il le fallait… Il est promu à un grand métier, il sera un grand artiste dans le monde du théâtre…
- Oui mais pourquoi lui et pas un autre ?
- Il a aussi choisi de vivre une relation difficile, cela va être dur, mais il arrivera au bout de cette relation…
- Je suis désolé je m’y oppose, faut il que je vous rappelle, Grand Maître, que le dernier mortel pour lequel nous avons organisé une réunion comme celle la, c’était Gandhi ? Et je pense que ce n’est pas le même genre de personne…
- Tout de suite les grands mots Kilozun, avoues que les temps sont plutôt calme en ce moment, nous n’avons pas eu de personnage si exceptionnel dans le monde depuis bien longtemps… Il faut bien que je travaille un peu, non ? C’est pourquoi j’ai choisi ce jeune homme… Et je vous l’ai dit il sera exceptionnel dans un avenir proche, ça ne sera pas une perte de temps… De toute façon je lui ai déjà rendu visite plusieurs fois…
- Il ne faut pas que vous lui parliez, je vous fais confiance, vous savez ce qu’elles sont les règles après tout… Il ne faut pas lui vendre la mèche, Grand Maître, il ne doit pas savoir que nous sommes…
La discussion fut interrompue, les grandes portes de bronze de la salle s’ouvrirent laissant apparaître, des animaux blancs aux yeux verts, il y avait un écureuil, un chien et un cheval…
- Ah enfin, où étions vous mes fidèles sujets ?
- Excusez nous Grand Maître… Nous avons pris du retard, les tableaux ont été envoyés à chacun de nos protégés…
- Très bien, pour ma part, j’ai aussi donné à Mathis… Leur avez-vous parlé ? Je n’espère pas car sinon, vous allez devoir entretenir une relation amicale avec votre protégé, et ce ne sera pas compté dans votre salaire… Aussi les mortels ne doivent pas être trop au courant de notre existence même si ils ne peuvent pas nous voir…
L’écureuil blanc s’approcha, prononça quelque chose tout bas et se transforma en homme blanc, avec des yeux verts et dans la main droite il avait une canne avec en guise de pommeau un écureuil…
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Style : Nouvelle | Par blinhugo | Voir tous ses textes | Visite : 770
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