La nuit tombe. Des personnes se pressent pour rentrer chez elles alors que d'autres traînent des pieds ayant la hantise de se retrouver seule devant un plateau repas télévision. La rue se vide peu à peu, une pluie fine déferle sur les pavés. Les parapluies accomplissent leur tâche, les visages se crispent, les bus sont pris d'assaut, les voitures accélèrent. Des jaunes, des noirs, des blancs, des bleus : des humains avec le rouge dans la peau, couleur d'union, couleur du sang. Des personnes respirent la vie, le bonheur à plein nez. Elles s'épanouissent à travers un enfant voir trois puis deux. Se sentent vivantes dans les yeux d'un moustachu, ont la bague au doigt et l'insouciance au bout des lèvres, tandis que d'autres ont la peur au ventre, le moral dans les chaussettes. Elles ont l'espoir de devenir quelqu'un, quelqu'un d'autre, de ne plus avoir à consulter un psy à moitié sourd qui n'apaise pas les maux, la solitude. Elles sont adeptes des réunions tuperware, des antidépresseurs, des poissons rouges. Toutes ces personnes qui peuplent le monde, si différentes les unes des autres ont pourtant un point commun, une peur commune, celle de l'oubli une fois la fin venue. La peur de n'avoir jamais existé pour personne.
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Style : Pensée | Par Mathilde-C | Voir tous ses textes | Visite : 429
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