Je me demande s'il existe une réelle valeur temporelle, car à mes yeux elle n'est rien. Un jour ça va, et l'autre non. Le passé resurgit alors que je ne demande pas mieux que d'avancer dans ma vie. J'ai tourné une page et oublié bien des choses, c'est probablement mieux ainsi. C'est ce que je pensais. Nous croyons anihiler nos souvenirs, mais en vérité nous fermons les yeux un temps et nos douleurs procrastinées ressurgissent bien plus violemment un jour d'infortune. Tel le traitement apaisant d'un malade ralentit le développement de sa maladie, nos chagrins s'apaisent et semblent être moindres alors que nous souffrons tout autant, bien plus probablement puisqu'ils se séparent et se répartissent au sein de notre vie. Et pour nous faire atteindre la folie à son plus haut degrès, ils nous surpennent un jour, se montrent plus profus que jamais jusqu'à nous supplicier et anémier notre âme afin de nous voir à genoux, adjurant notre conscience de détruire notre plus profond intérieur, qui l'est déjà d'ailleurs. Rassurons-nous, cette interminable prostration n'est pas éphémère. Nous serons torturés par nos souvenirs jusqu'à en être blessés, jusqu'à en être brisés ... Et ceci tout le long de notre vie.