Je vous lis. Comme tant d'autres, vous écrivez, comme des milliers d'autres, des millions d'autres, mais c'est vous que je lis. Je lis en vous, je lis dans vos mots tout ce qu'il y a en vous. Tantôt de la peine, tantôt l'allégresse, parfois l'amour, que dis-je, souvent l'amour ! Toujours l'amour ! Un amour qui n'en finit plus de suinter par la plume, et le papier de recueillir chacune de ses larmes, qu'importe qu'elles soient de joie ou de tristesse. Et moi de les lire.
Mais je me meurs d'en voir la fin ! De mon impatience naît mille questions sur vous, sur votre vie, sur votre histoire, puisque c'est bien là ce que vous faites, vous contez votre histoire. Partiellement ! Seulement partiellement ! Vous évincez les noms, le temps n'a pas de prise sur votre prose, votre âge, pardonnez-moi du peu, ne se devine que dans la forme ; mais enfin qui êtes-vous ? Quel mal, quel bonheur vous a frappé anciennement, quel souvenir radieux, quel regret vous transporte ainsi pour l'écrire encore ? Quelle folie, quel sentiment s'attache à vous, sombreriez-vous dans la démence, ou auriez-vous découvert quelque fontaine de jouvence pour vous exciter ainsi de la plume ? A quoi serviront vos mots, à qui surtout, oui, à qui sont-ils destinés et pourquoi lui, et pourquoi maintenant ou plus tard, et pourquoi ces mots ?
Quel dessein servent-ils, pour être ainsi ressassés, quel est leur but, quel votre but ? Est-ce un rêve ? Seulement un rêve ? Un espoir peut-être, oui cela ressemble à un espoir. Mais je me trompe sûrement, je vous lis et mon esprit se brouille car il n'y a rien, rien dans vos mots pour me répondre, juste la vie, triste et cruelle, vous la haïssez, et l'instant d'après vous la louez, vos mots chantent ses louanges comme ils aimeraient la crucifier.
Oh ! féfée, lis ! Lis en moi cette frustration de ne pas connaître ta personne, ni celle que tu dessines de ta plume si hardie.
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Style : Pensée | Par ifrit | Voir tous ses textes | Visite : 571
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Commentaires :
pseudo : damona morrigan
J'avoue que cette pensée m'a traversée l'esprit aussi. Mais je ne chercherais pas au delà des mots qu'elles nous offre tous les jours car c'est une femme à part entière, aimant la vie et son prochain qui jongle si bien avec eux. Féfée ne serait plus Féfée. J'ai une admiration profonde pour cette grande dame. Merci, pour elle, ton texte est magnifique.
pseudo : PHIL
Nous ne nous entrevoyons qu'au travers de nos mots. Quelles sont nos motivations, notre besoin, variable je pense pour chacun. personellement pour moi ce fut une thérapie face à ma maladie, et à mon passé très mouvementé. Un exutoire, une façon de m'extérioriser, ne plus vivre replié sur moi même, ressasser mes douleurs et angoisses.tu te poses les questions, dont pas mal rêve de découvrir les réponses; Excellente pensée ou reflexion.amitiés Phil
pseudo : féfée
Houla, je suis troublée d'être soudain en pleine lumière. Je ne pensais pas cultiver un si grand mystère. Il m'arrive, comme beaucoup d'autres, que j'aime quelqu'un et que je lui dis tous les jours par mes poèmes. Voilà, c'est tout bête. Merci beaucoup pour ce magnifique texte que je vous ai inspiré. CDC
pseudo : ifrit
Le mystère reste entier. Merci tout de même d'avoir répondu, mademoiselle féfée. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, je suis vraiment trop curieux...
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