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Conte : Amour Envolé par Valentin 76

Conte : Amour Envolé

    Elle est considérée comme l’icône du message. Elle passe des journées à porter dans son bec de toutes sortes de courriers. Tout le monde l’admire pour son envol et sa grâce, la façon dont elle transporte son corps aussi blanc qu’une enveloppe. Toujours d’un caractère calme, Flavina, la tourterelle se met toujours à l’abri des ennuis d’un village mouvementé.

Mais pour lequel le cœur s’illumine, le vautour, Roméo,  réfugié dans l’âme et malaimé de tous, n’a que des yeux pour la tourterelle. Mais il n’a pas la force, avec ses ailes faibles et son corps maigre qui se nourrit parfois des restes perdus des proies inachevées des prédateurs endiablés. Ce corps ne pourrait jamais faire face au grand et fort aigle, Brutus, le fils du roi, celui qui ne compte aucune défaite au compteur, celui qui n’échoue jamais. Le roi doit choisir la tendre, la moitié, la princesse pour son fils Brutus. Mais avant cela, Le roi doit faire concourir à toutes les femmes du village trois épreuves et  au final la future princesse sera connue.

Qui de ces femmes sera digne de porter la couronne de princesse et de gagner le cœur du bel aigle ?

 

    La première épreuve consiste à transporter un kilo de plumes, déposé dans un panier en osier, uniquement avec le bec. Après une grande traversée du village, à l’arrivée, la tourterelle  Flavina avec l’habitude de transporter les courriers les plus lourds, remporte cette première épreuve avec succès.

 

   La seconde épreuve est une épreuve d’endurance consistant à être la première au sommet du Mont Savano, le plus haut du village. Après une course éreintante, la tourterelle franchi l’arrivée la première.

 

La troisième et dernière épreuve est la plus traditionnelle du village, la chasse aux trésors, avec le seul but de retrouver la relique du premier roi du village surnommé “ L’Ancêtre “ qui est un symbole pour tous les habitants. Au final, toujours avec son bon sens et ses qualités de factrice, Flavina s’impose sur cette ultime épreuve. Par ce chemin, Flavina devient la future mariée du Prince Brutus.

 

  Plus tard, le roi rassemble tous les habitants du village sur la grande place du village pour leur annoncer la nouvelle. Une fois tous les habitants rassemblés, le roi commence son annonce avec fierté. Jusqu’où le roi pose la fameuse question « Quelqu’un est il contraire à cette union ?».

Soudain, Roméo le vautour prend son courage à deux mains et se leve en clamant avec hésitation : «  Moi ! J’aime cette tourterelle et je refuse ce mariage ! ». Brutus, se situant à côté de son père, n’hésite pas une seconde et crie avec force et fermeté : «  Comment oses-tu gâcher l’annonce la plus importante du village ? Comment oses-tu faire opposition à mon mariage ?  Tu fais honte au village en réagissant ainsi ! Tu nous déshonores ! » On sent la colère du prince s’accentuer de plus en plus. Il ajoute : «  Je veux te battre, je veux ta mort ! ». Le vautour ravale sa salive, la foule s’exalte, la tourterelle inexpressive. Le roi reprend plus sagement : «  Vautour, tu viens de commettre une énorme erreur. Et comme le dis la Loi du village, le prince peut s’il le souhaite, défier l’opposant dans un combat sans répits. Brutus saute sur l’occasion : «  Oui, je veux le battre, je veux sa mort !  » . Après un moment de silence, il ajoute « Je veux sa mort, je veux ce combat, demain, à l’aube ». Après ces paroles, l’annonce se clôture en laissant seul le vautour restant un bon moment inerte de désespoir sur la grande place. 

  Le roi se lève et clama de ses paroles fortes : «  Combattez ! ». L’aigle Brutus n’hésite pas une seconde et se jette de plein vol sur le vautour qui reste immobile. Mais le vautour se rappelle des histoires que lui raconter son grand-père, celui qui comptait le plus pour lui, celui qui y avait tout appris, et il se rappelle de ce dernier conseil que lui avait donné son grand-père   “ Un oiseau qui accélère en plein vol, aura toujours du mal à freiner et à se diriger correctement vers sa cible, si la cible change de place l’oiseau n’a plus aucun espoir de reconquérir sa proie “.

Aussitôt, le vautour n’hésite pas, voyant que l’aigle fonce vers lui à toute vitesse, il se décale vers la gauche pour la seule intention de l’esquiver, laissant l’aigle vers une seule trajectoire : le mur de l’arène placé derrière Roméo. L’aigle, paniqué, ayant du mal à freiner et à se rediriger correctement vers le vautour, se laisse percuter  par le mur de l’arène. Après la percution vers  le mur, l’aigle tombe et reste inerte, gisant sur le sol sablé. Tous les habitants n’en reviennent pas, Roméo, un vautour maigre a vaincu le prince Brutus  celui qui n’échouait jamais, le combattant le plus fort du village. Mais la ruse a payé, la ruse vainc la force.

Même le vautour ne réalise pas sa prouesse, il se dirige peu après vers Flavina la tourterelle, ils se regardent, un regard a suffit pour tout dire. La tourterelle comprend, elle comprend qu’elle n’a pas besoin d’un beau prince pour être heureuse. Alors la tourterelle  prit le vautour  par l’aile, sort de l’arène, sort de ce village par le regard émerveillé de tous les habitants du village. Et, Roméo se laisse emporter par l’amour, par celle qui l’aime et qui l’a toujours aimé.

 

                                     Ils sont partis loin, loin pour l’amour…

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