Voilà, j’y suis, enfin. Mon rêve se réalise. Bon j’ai ma valise, mon billet de train (première classe , tant qu’à faire) Je peux y aller. Ah mon taxi ! « à la gare, s.v.p. »
Nous y voilà . Quand je repense à toute cette aventure. 365 jours à ne manger que des pâtes, deux fois par jour ça fait…730 repas à raison de 250 grammes chaque fois. J’ai ingurgité plus de 180 kilos de spaghettis, coquillettes et autres pour gagner ce concours ! Ouf, il était temps que ça s’arrête ! Quand je me regarde dans ma glace, mes narines me font penser à deux énormes trous de macaronis. Mais bon j’ai réussi à collectionner tous les codes barre demandés et j’ai résolu l’énigme. Je suis le seul, oui le seul à avoir gagner ce séjour dans le manoir fantastique. Je suis excité comme si j’allais à mon premier bal, mon premier rendez-vous galant !
Bon, on arrive, on doit me chercher à la gare, Je sors et le soleil m’éblouit , mon Dieu, j’ai oublié mes lunettes de soleil ! Tiens, une traction avant, je croyais qu’on ne les voyait plus qu’au musée ! Oh le chauffeur avec la pancarte sur laquelle est inscrit mon nom ! On dirait le croquemort de Lucky Luke !!! Pas très causant.
Le voilà enfin ce château étrange. Les grilles s’ouvrent et une allée mène au grand escalier. Je descend, de l’antique véhicule et un majordome m’ouvre la porte, prends en charge mon bagage et me mène à la réception. « Bonjour, je suis le gagnant du concours …vous savez les pâtes … Pourrais-je avoir la clef de ma suite ? »
Il me toise d’un air narquois et me tend une canne à pêche. Il est complètement givré, d’ailleurs je ne me souviens même plus comment on fait pour pêcher ! « Monsieur, la clef de la chambre se trouve autour du ventre du gros poisson dans le lac. Si vous souhaitez rejoindre vos appartements, il vous suffit d’aller chercher le sésame là où il se trouve, ici c’est le manoir du mystère, rien à voir avec ce qui se passe dans l’autre monde. Vous avez joué et ce séjour se mérite »
J’en viens à me demander si finalement c’était une si bonne idée que çà, ce concours. Mais bon, je suis joueur et me rends au bord du lac. Personne, serais-je donc seul, ici ? Voilà, voyons, un moulinet, une ligne, si je me souviens bien il faut lancer le plus loin possible le fil de pêche. La dernière fois que je me suis essayé à cet exercice, c’était dans mon village natal, à la fête des pompiers. Tout ce que j’ai réussi à ramener dans mes filets, c’est le fil de la gaule de mon voisin, sur la rive d’en face de l’étang. Je me souviens m’être attiré les foudres de tous les pêcheurs du cru et n’avais plus jamais renouvelé l’expérience.
Je débloque le moulinet et lance le fil le plus loin possible. Drôle d’appât que celui au bout de ma canne à pêche ! Un médaillon doré. Mais bon, je ne suis plus à ça près, ici rien n’est comme ailleurs, alors jouons ! Le résultat ne se fait pas attendre très longtemps, je vois le bouchon s’enfoncer dans l’eau et le fil qui se déroule à une allure vertigineuse. Je m’arc boute sur mes jambes, surtout ne pas laisser filer ce poisson, je n’ai nulle envie de dormir à la belle étoile. Soudain, plus rien, aucune activité au bout de ma canne. Bizarre, je ne fais aucun effort et le fil revient vers moi. Panique. Une grosse gerbe d’eau et, comme par magie, une énorme carpe remonte la pente et, de ses quatre pattes s’agrippe à la rive et viens à ma rencontre. Je suis complètement dépassé, sans doute encore un de ces cauchemars ! Mais non, j’ai beau me pincer, il est bien là et en plus vous ne devinerez jamais ! Il sourit et IL PARLE ! OUI IL PARLE !
Le fil de pêche s’est transformé en laisse et, me voilà reparti en direction du manoir. Le majordome derrière son comptoir n’a pas l’air étonné du tout de cet étrange couple, un homme tenant à la laisse un poisson à pattes
« Pour ce monsieur, c’est bien la suite royale » demande-t-il à l’employé « Oui, les appartements que nous réservons aux invités de marque ». Je suis donc mon guide et nous montons le grand escalier. La chambre est spacieuse et mon compagnon se fait aussitôt couler un bain. Il a beau avoir des pattes, il n’en demeure pas moins poisson ! (à suivre...)
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Style : Nouvelle | Par lutece | Voir tous ses textes | Visite : 552
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Commentaires :
pseudo : PHIL
une carpe qui parle, je croyais que l'on disait "muet comme une carpe",Lutèce n'aurai-tu point fumé??? toujours est-il que j'attends la suite :-)
pseudo : féfée
Je serais lui, je me méfierais du gros poisson qui s'invite dans sa chambre... Excellent !!! J'attends la suite ! CDC
pseudo : damona morrigan
Ô mon petit bleuet je te retrouve dans cette histoire, c'est bien toi, à quand la suite? CDC bien sûr !
pseudo : lutece
Merci pour votre visite Non, je ne fume plus d'herbes bizarre depuis bien longtempset j'ai arrété le Prozac aussi! Je pense que la chaleur surchauffe mes neurones! Mais je crois que c'est un gentil poisson! Bon ben j'ai plus qu'à inventer une suite!!!
pseudo : Iloa
J'adore le rocambolesque ! Vas y...tu nous offres du bon ! CDC !
pseudo : w
J'espère que cette histoire ne se terminera pas en queue de poisson ! :-) Un texte très drôle que j'ai pris plaisir à lire. MErci.
pseudo : alnilam
Raaallez! moi aussi j'en veux de ce que tu as pris avant d'écrire. Bon puisque c'est comme ça j'attends.....la suite
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