Des rives de la Volga aux vagues des Hespérides,

La même onde murmure le chant d’un même espoir,

D’une histoire sans fin, d’un héritage sans rides,

D’une vision du monde sans faute expiatoire.

Les harmonies joyeuses des symphonies païennes

Et les accords légers des lieder ténébreux

Flottent sur ces courants et dansent comme à Vienne

Pour nous dire que le temps est venu d’être heureux.

Des mots riches et bleus habillent le message.

Ecrits en cyrillique ou composés de runes,

Ils vibrent d’un tempo à la fois fou et sage

Et jouent à cache-cache entre soleil et lune.

Une fée argentée, de sa baguette magique,

Les transforme en images aux contours incertains

Pour des hommes promus héros mythologiques,

Redevenus enfin maîtres de leur destin.

Nobles et pures pensées refleurissent à nouveau

Dans les âmes baignées de lumière éclatante

Où jaillissent libérés l’émotion et le beau :

Notre peuple renaît de vingt siècles d’attente.

Des bourrasques sauvages envahissent les cieux,

Les temples se redressent, les marbres se relèvent.

Nos mages sortent des bois, guident nos anciens dieux

Et le matin promet le retour de nos rêves.