Evacuer le mauvais sang, courir après le temps. Crier liberté à tout vent, repeindre les murs, y noyer ses peines. Tourner la page en tournant le volant, brillante idée, mauvaise solution. J'me sens plus, plus, plus du tout. Il pleut. Le ciel aussi est nerveux, le ciel aussi veut être majestueux. J'me suis brulée les ailes devant ton nez, pleurer, pleure donc un bon coup et nous fais pas chier. J'ai plus d'amis, j'les ai tués avec ma rengaine, j'suis seule, toute seule avec mon poisson rouge. Il flotte, doucement sur son dos mou. Il est mort. Fallait pas me bouffer les os, fallait pas faire de mon coeur un chantier perdu. Touchée, coulée, sans mot dire. Bafouer les tabous ouais, la liberté a un coût, j'en suis l'exemple même. J'ai voulu m'échapper, rejoindre le côté blanc, pouvoir me regarder à travers l'immensité de l'océan, j'ai voulu me sentir vivante, être la fille qu'on pourrait admirer tout ça pour un allé sans retour au rayon enfer. J'me suis plantée sur toute la ligne, le monde est déjà crée, les règles aussi. Oui le monde est un jeu, et comme dans tous les jeux il faut un gagnant, un perdant. Dans le monde il faut des bons, des mauvais, des gâtés et des ratés, à vous de lancer les dés. J'ai tout perdu, et à cet instant précis je suis comme engloutis dans un café noir, en train de faire un pile ou face avec le cafard. Alors un conseil, ne perdait pas, ne vous laissez pas marcher dessus, garder toujours en mémoire que c'est de votre vie que s'écrit l'histoire.