Le petit prince de minuit.
On pourrait te comparer à un hérisson. Tu ne te montres qu’à la pénombre et ne supportes pas d’être au soleil. La lumière te fait peur. Surement qu’elle t’éblouie. Tu te protèges par tes piques et tu fuis vers les endroits calmes et chaleureux pour te réfugier dans les moments de désespoirs. La nuit te rassure, le noir t’empêche de te dévoiler, tu te sens protéger et aimer. L’ombre est fidèle à toi-même. Sans confiance il est impossible de t’approcher. C’est ainsi que l’histoire du petit prince et du renard nous a atteint.
« - Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli…
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste…
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah pardon, fit le petit prince. »
Nos premières notes de musiques ressemblaient étrangement à celle-là. Méfiant, restreint, et sur tes gardes, je sentais la méfiance t’envahir et je ne pouvais m’empêcher d’être encore plus intriguer vers ce mystère. Apprivoiser ! Voilà le mot que j’ai dut déployer avec toi…
« Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
- Tu n’es pas d’ici, dit le renard, que cherches-tu ?
- […] Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
- C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie « créer des liens… » »
Et c’est ainsi, fascinée, que j’entrepris mon chemin pour découvrir les secrets de ton cœur. Moi aussi je voulais créer des liens. Plus tu me parlais et plus j’en connaissais sur toi mais avec retenue. Tu avais cette façon de parler tout en ne prononçant que silence. Sans prétention voir innocemment, tu attisais les soupçons et davantage les regards. Il m’était impossible maintenant de faire marche arrière, il fallait que j’apprenne qui tu étais.
« Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. […] Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…
- Je commence à comprendre, dit le petit prince. »
En poursuivant mon parcourt avec toi, j’arrivais à mon tour à te faire gagner ma confiance. Je ne voulais pas te faire fuir et encore moins tout recommencer. Les seules choses que je savais de toi me suffisaient amplement. Au fil du temps et des conversations c’est moi qui avais besoin de toi. Le mot « lien » résonnait dans ma tête et j’en comprenais enfin la signification.
« - Que faut-il faire ? fit le petit prince.
- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près… »
Cela tombait bien, la patience ne me faisait pas peur. Semblable au petit prince, j’avançais chaque jour, avec la plus grande précaution, et je grignotais un peu de ta vie. Elle m’intéressait et cette soif d’apprendre se dissiper peu à peu. Tu es devenu mon ami. Peut-être ne l’as- tu même pas remarquer. Et puis les souvenirs prenaient place dans mon esprit, ça se bousculaient, s’entremêlaient.
Je crois bien que j’ai fini par « t’apprivoiser » moi aussi. A travers toutes ces étoiles, mon regard s’est attisé du tien. J’ai fais une grande découverte. Une découverte d’une âme sensible, chaleureuse, discrète et compatissante. Et on continuait notre route…
« Ainsi, le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l’heure du départ fut proche :
« Ah ! dit le renard…Je pleurerai.
- C’est ta faute, dit le petit prince. Je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t’apprivoise…
- Bien sûr, dit le renard.
- Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince
- Bien sûr, dit le renard
- Alors tu n’y gagnes rien !
- J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé. »
Puis il ajouta :
« Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d’un secret. » »
Cette partie, je ne l’ai pas encore entendu. « Adieu » ne c’est pas proférer. Je ne le souhaite pas. Ces paroles, ces mots, ces phrases ne peuvent que s’accompagnaient du mot « infinie ». Si un jour, au loin, tu partais, je serais comme le renard, empreinte de tristesse, désillusionnée mais les souvenirs ne peuvent s’effacer, une partie de notre aventure restera.
« Et il revint vers le renard :
« Adieu, dit-il…
- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
- L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
- C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. […] Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose…
- Je suis responsable de ma rose… répéta le petit prince, afin de se souvenir »
N’oubli pas ces paroles car c’est avec temps et patience qu’une personne prend place dans nos cœur.
Toi, tu es devenu mon petit prince de minuit.
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Style : Pensée | Par cacahuet2636 | Voir tous ses textes | Visite : 885
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Commentaires :
pseudo : Lutece
Ton écrit est grandiose et me touche énormément. J'ai toujours eu un faible pour le petit prince (d'ailleurs je lui ai dédié une petite histoire) Merci pour ce merveilleux partage qui ensoleille mon coeur! CDC XXXL
pseudo : Mignardise 974
je ne sais que dire, c'est vraiment magnifique ! un grand CDC
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