Dans le plus beau des mondes qui puisse exister
Cavalait pas loin de dix mille cavaliers.
Les sabots des chevaux posaient leurs sombres empruntes
Sur les chemins de villages emplies de saintes.

La horde était vêtue d’une ombre noire
Qui étouffait le plus moindre enclin à l’espoir.  
Annonceur de l’apocalypse et de l’enfer,
Les démons constitués de haine et de fer

Approchaient le dernier bastion du bonheur,
Repliés dans la cité d’un dieu bien ailleurs.
D’un pas lourd et bruyant, ils s’élancèrent tous,
Suggérant au sol d’élancer quelques secousses.

Les heureux ( on leurs donne ce nom par chez eux)
Hurlaient l’horreur que traduisaient leurs cœurs.
Dans la panique, ils chargèrent face aux démons
Et perdirent deux ou trois de leurs vagabonds.

Car, miracle (il le faut pour une belle fin),
La lumière arracha le nuage malsain
Des mains ensanglantées de désespoir.
Et ils firent un bel enterrement, ce soir.