Je pouvais l'entendre hurler, je peux entendre les cris sourds de détresse de la mort.
La lune a perdu sa lueur blanchâtre pour faire place à cette lueur rougeâtre qui l'habillait ce fameux soir.
On était là où tout avait commencé. A 150 mètres du sol, à 50 fenêtres de la terre ferme.
- Tu veux mourir avec moi ?
Elle n'eut pas la force de répondre, mais je lisais dans ses yeux que c'était tout ce qu'elle désirait. Son regard avait pris la même couleur que la lune : rouge sang.
Il était expressif, plein de vie et d'émotion, plein de désir, le désir de mourir.
Un pas en avant, nous montâmes main dans la main sur le rebord, et on regarda droit devant nous.
Un premier et dernier baiser. Un dernier regard. Un premier sourire. Une vie pour deux corps. Nous allions enfin pouvoir quitter ce monde. Un pas dans le vide.
J'étais heureuse. Il afficha un sourire, car je la savais déjà, mais mon " elle ", ma mort, était enfaite un " il ".
Mon " il ".
On tomba dans le vide.
- Je t'aime ...
Elle, ma mort, mon amour, implosa pendant la chute en millier de pétales de roses argentés.
Je touchais terre.
- Je t'aime ...
Fini.
Un corps ensanglanté, baignant dans des pétales de rose argentés, et, non loin de lui, revêtant un manteau noir, une faux aiguisée et un regard de poupée, un jeune femme d'une vingtaine d'année : Aurore.
De toute ma vie, de toute mon âme, il m'avait offert la plus belle preuve d'amour qui soit : La vie, l'amour, le sang, la vengeance, puis, dans un dernier effort, la mort.
Une liberté qui est devenu mon seul échappatoire.
La mort était devenue ma seule raison de vivre.
Le seul moyen de se sentir en vie.
Fin.
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Style : autre | Par Larme | Voir tous ses textes | Visite : 540
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Commentaires :
pseudo : féfée
C'est vrai qu'avec la mort comme ami, on ne peut qu'aimer la vie... Joli récit ! CDC (merci pour ton message)
pseudo : w
un beau texte écrit dans un style "staccato" charmant qui m'étonne par son final. CDC
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