Arrivé devant le portail vert de l'annexe, on traverse une atmosphère enfumée, on passe devant la 008R, et, s'il y a des élèves en train d'avoir cours, on croise le regard blasé d'une bonne partie d'entre eux avant d'arriver devant la fameuse porte vitrée, à la poignée ronde, impossible à ouvrir avec des gants. On passe ensuite devant le bureau de J.J.L, on lui fait un sourire, on lui dit bonjour, et il arrive également régulièrement qu'on lui demande si un parapluie égaré n'aurait pas été retrouvé la veille, si par hasard tel ou tel professeur ne serait pas absent, ou encore il se peut qu'on lui offre un petit billet, bleu, jaune, ou rose, pour les retards, absences, et absences à la demi-pension. Avant de repasser devant une autre porte vitrée (mais celle-ci étant fort heureusement ouverte en permanence), on passe devant une table basse, avec, posé dessus, une sorte d'objet acheté je ne sais où, où sont disposés les cahiers d'appel des différentes classes de Première et de Terminale. Les responsables de cahiers, désignés de force en début d'année par Mr P, receptionnent chaque jour les multiples convocations de leurs différents camarades pour les leur distribuer sans avoir d'autre effet que de gâcher inutilement du papier. Arrivé dans le hall de l'annexe, on sent sous nos pieds les sols glissants nettoyés chaque matin par les femmes de ménage vers 7h30. Si on tourne la tête à gauche, on peut voir, à côté de la 008J, le panneau d'information, avec inscrits dessus les professeurs absents (mais attention, pas ceux de la semaine qui vient, mais ceux de la semaine passée, très utile n'est-ce pas ?), le programme de cathé de l'année ("ON A CATHE MERCREDIIIIIII ?"), et diverses informations, du genre "bermudas proscrits" "tenue correcte exigée" "mp3 interdits dans l'enceinte de l'établissement", inutiles car les affichistes devraient savoir qu'un lycée est toujours rempli d'élèves rebelles et désobéissants. Si vous retournez sur vos pas, vous aurez en face de vous la 007, salle dans laquelle Mme B, professeure de physique chimie, ne se plait pas du tout, en raison de son mauvais équipement en informatique... En continuant sur votre gauche, vous atterrirez dans un couloir assez étroit. En déambulant dans ce corridor, on entend souvent des "RIIIIIIIIIIGHT" "Listen !" prononcés par Mrs V à ses élèves, et au fond du couloir, vous vous retrouverez en face de la gigantesque salle d'étude 001, tanière officielle de Monsieur M, à qui on peut facilement demander d'ouvrir une salle si on prend bien soin de lui mentir en lui affirmant que Monsieur P nous a autorisé à le faire. A droite de ce même couloir il y a les toilettes, si elles sont occupées par les femmes de ménage, à 7h40 environ, il faut descendre d'un étage et se rendre dans celles du bas, en plus ce sont les seules qui sont régulièrement réapprovisionnées en savon (je m'adresse à vous, mesdemoiselles). Quand on décide de sortir de ces toilettes, il faut remonter par l'escalier qui débouche en face de la seconde porte vitrée décrite tout à l'heure, parce que cet itinéraire est plus rapide que celui que nous avons pris à l'aller, je le sais car j'ai mesuré à plusieurs reprises quel était le chemin le plus court. On entend la sonnerie, à 7h57 précisément, on doit se rendre dans nos cours respectifs avant 8h00, sinon attention au billet bleu. Le cours se passe, les sonneries retentissent et s'enchaînent, les élèves sont fatigués, lorsqu'arrive la sonnerie de la pause. Les élèves ont pris leurs petites habitudes, ils donnent rendez-vous à leurs amis des autres classes toujours au mêmes endroits : dans les escaliers, dans le hall, devant les toilettes, sur le banc dehors... Quand la fin de la pause a sonné, il faut faire attention pour retourner à l'intérieur car certaines portes sont condamnées que d'un seul côté, et certaines autres peuvent vous effrayer notamment celle avec l'affiche "tout élève qui sortira par cette porte en subira les conséquences"...
A midi, il est temps de quitter l'annexe et de se rendre à l'ancien bâtiment, plus communément appelé "Jibé". Sur cette route de Jibé, on peut recroiser quelques fumeurs, mais aussi des étudiantes d'HEC (Haute Ecole de Coiffure) qui se font charier à longueur de journée, les pauvres. Après avoir traversé le portail (s'il n'est pas fermé, auquel cas il nous faudra "faire le tour") qui nous permet d'entrer dans l'enceinte de Jibé, deux choix , enfin trois plutôt, s'offrent à nous. Mais on choisit rarement le troisième si on tient à notre vie : foyer, CDI, ou queue à la cantine écrasé entre deux abrutis de deux mètres qui poussent comme des tarés et manquent de tuer des primaires ("Vous voyez la petite Hortense sur la photo, eh bien elle n'est plus dans cet état là la petite Hortense."). Le foyer c'est pas mal quand on veut jouer aux cartes, enfin je ne devrais peut-être pas utiliser de pluriel parce que le nombre de cartes se rapproche plus d'un que de 52. Un des paquets ne comporte que deux atouts et certains atouts ont même été miraculeusement changés en 8 de trèfle ou en 9 de coeur. Le comble c'est que pour emprunter ce semblant de paquet, il faut donner sa carte de JB en caution, les pions espèrent peut-être de cette façon compléter les paquets incomplets... Dans la pièce voisine, il y a le fameux repère du BDE, bureau vendant diverses boissons (les pauvres, ils sont en déficit à cause de prix de chocolats chauds mal fixés !) et le billard, et le baby, PAYANTS bien sûr (parce qu'à JB rien n'est gratuit, même une petite impression au CDI vaut 40 centimes, mais bon, on va pas se plaindre, les toilettes sont encore gratuites). Si on choisit l'option CDI, la salle annexe est conseillée si elle est libre. (il arrive souvent qu'on y trouve des petits chiards de seconde qui piaillent et nous empêchent de bouquiner tranquillement) Pour s'y rendre, on passe devant Mme P. qui nous demande tous les jours "Où est-ce vous allez comme ça avec vos sacs ?" "Dans la salle annexe !" "Ah ben merci de me prévenir !". Lorsque l'on décide de nous rendre au réfectoire, on descend les marches extérieures qui y mènent, on peut apercevoir la chapelle (on tremble de froid à chaque fois qu'on y entre) et le gymnase (endroit sentant le renfermé à plein nez). Pour se nourrir, il faut ensuite remporter une épreuve bien moins évidente que l'énigme du sphinx : le passage devant l'aimable J.P sans se faire engueuler... "Vous savez qu'il est bientôt 30 et qu'à plus de 30 vous serez collés ?" "Elle est où ta carte ? DERRIERE !". Le plateau et les couverts sont pris. Jusque là rien d'anormal. Et puis on arrive devant les entrées, les carottes orange fluo, les friands rabougris, les desserts, les gateaux maison (ça se voit), les plats de resistance avec la fameuse purée-ciment, et enfin, la tradition Jibétaine a l'air de laisser signifier depuis des décennies que ce sont les FILLES qui doivent aller chercher de l'eau au robinet. ATTENTION, il faut retourner à l'annexe avant la sonnerie de 14h, sinon notre sac se transformera en citrouille, pour être plus clair : JJL nous offrira un joli petit billet bleu orné de sa signature (qui évolue au cours de l'année et se simplifie) avec un petit "ensemble vide" de dessiné en face du "motif du retard". On passe alors à toute vitesse devant le pion R. aux fonctions multiples (surveillance de portail, DS, passage à la demi pension...) et on arrive en cours transpirant à grosses gouttes. L'après-midi se passe, on sort de cours, et là on profite de la bonne bouffée d'air frais qui nous arrive en pleine figure sur le chemin qui nous ramène chez nous. Et d'ailleurs, pensez à prendre vos lunettes de soleil pour passer incognito, si vous ne voulez pas risquer de passer dans le "Chez Nous" lassalien !
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Commentaires :
pseudo : Zarathoustra
J'adoooooore Kim! Surtout JP et le coup de "la petite Hortense". XD Par contre tu as quelque chose contre le BDE???? Hein ? XD
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