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Je ne l'ai pas vue par ifrit

Je ne l'ai pas vue

L'aube naît. Je sens son drap de soie sur mon visage, picotements du matin. Je me souviens. Petite flamme dans mon cœur, dis-moi, pourquoi es-tu encore là ? Elle est venue. Je ne l'ai pas vue, ni entendue mais elle est venue. J'ai su sa peur, qui vibrait dans l'air, vibrait dans l'âme, vibrait au cœur. Et ce froid, mordant, qui la hantait. Ce froid qui la hantait. Ce froid qui reste après le feu, et ne laisse que cendre. Seule. Je me souviens. Mais je ne l'ai pas vue.

Je l'attendais et elle est venue. Cachée, tant elle avait peur de brûler à nouveau. Cachée de plumes semblables à la nuit. Cachée mais parée de mots qu'elle m'écrit. Ma créature... L'astre a brillé, le vent s'est levé, l'eau a coulé, elle est arrivée. La fontaine bout d'impatience, et tandis qu'elle se dresse au centre du labyrinthe, mille cendres se pressent en un corps, un corps humain, un corps de femme. Et un cœur nu. Mais je ne l'ai pas vue.

Les yeux fermés, je sens ses mots. Ses mots qui se jettent sur mon corps, pour dévaler mon visage, caresser ma peau, ses mots qui font couler l'eau, ses mots qui éclaboussent mes yeux clos. Ses mots qui se perdent en un fantasme. Au creux de ton cou, je suis larme tendresse. J'ose. La fontaine bout d'impatience. Vite, il est tôt, vite, viens, vite ! A quoi bon la nuit si la Lune n'est pas une femme ? Je la sens. Un souffle, un souffle court, presque perdu dans ses paroles, pour ne laisser que les actes. Une pression, une seule, une étreinte, courte, un souffle, une lueur, vive, chaude, violente, une étreinte, courte, seule. Mes yeux s'ouvrent.

Tout n'est que poussière autour de moi. Je l'ai sentie pourtant, j'ai senti ses mains, j'ai senti son cœur, j'ai senti son corps ! Où est-elle, où est-elle ? Je ne la vois pas, je ne la sens plus. Dès son premier regard sur moi, je me consumerai. Encore une fois, tout a brûlé autour de moi, tout est mort. La fontaine, tue, la Lune, disparue, la terre, froide, et elle... Un ruban de soie dans le labyrinthe des mots. Si l'aimer doit être comme ça, je prierai Artemis, à nouveau. Pour la voir.

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Style : Nouvelle | Par ifrit | Voir tous ses textes | Visite : 531

Coup de cœur : 12 / Technique : 11

Commentaires :

pseudo : cendre de lune

Je reviendrais...."Oui, vivre et mourir autant de fois qu’il me le demandera. Ifrit…"

pseudo : ifrit

Pourrai-je alors te voir ? Nous brûlerons ensemble, nous brûlerons en cendres, mais ce seront les nôtres.

pseudo : cendre de lune

Il te faudra attendre la prochaine pleine lune...

pseudo : ifrit

J'attendrai, puisqu'il le faut. Patience est mère de toute vertu, n'est-ce pas !

pseudo : féfée

Toute cette histoire me fait rêver ! CDC à vous deux

pseudo : cendre de lune

Oui, ma tendre créature, il le faut. J'accepterais avec plaisir jusque là à visiter ton monde, que je ne connais pas, à travers les reflets d'argent de mon astre-soeur..

pseudo : cendre de lune

Merci dame féfe et dame lutèce de nous lire et de vibrer avec nous, mon coeur déborde d'émotions et mon âme pleure déjà du vide, de son manque...

pseudo : lutece

J'aime ce rêve, cette profondeur qui se dégage de ce texte. Je suis touchée et émue, séduite par ces mots enchanteurs et énigmatiques! Grand, très Grand CDC

pseudo : Claire Selva

une magnifique écriture tout en délicatesse et subtilité. j'aime beaucoup. CDC