Une flaque d'eau limpide modèle sa place

Des tourbillons parcourus de poussière d'étoile dansent à sa surface

Les contours replets de la substance aqueuse luient

Comme le bois des meubles neufs qui méprisent la suie

Les larmes des anges s'abattent sur les fenêtres

En fines goutelettes ou en torrent

Elles pénètrent l'enceinte des êtres

Puis ravagent l'ambition de ces gens.

Subtilement, les pleurs acides immobilisent l'Envie

Eveillés mais enlisés dans la flegme et l'ennui

Passager, les hommes se font statues de marbre

Pareils, quand on leur parle, aux silences pesants des arbres

Surgit ... la Musique ! Elle qui sait rompre le Temps qui tue

Apaisante, tel l'Espoir dans le noir absolu,

La Douce apporte son ineffable chaleur au coeur gardé en un froid dru

La voix fluette de la bise s'est enfin tue

Et ... donne place à la chanson du tourne-disque

Les années 80 s'installent en compagnie des paillettes au sein du foyer

Ondes positives atteignent les objets

Qui se métamorphosent en figurines sympathiques

Les verres à pied se dandinent, les coquines poupées

Rentrent sur la piste de danse avec leurs cavaliers

Les plus poussiéreux d'entre les sujets retrouvent leur vitalité

Accompagnés des statues qui se déhanchent, d'entrain habités

La convivialité et la bonne entente s'installent

Chaque sourire éclate de mille étincelles ; le mal

Bien vite oublié, le vide métallique, le tourment létal

Ne sont plus que d'horribles souvenirs enterrés. Le bonheur vital

De chanter se fait entendre : D'un seul corps,

Les sons mobiles s'élèvent claires car forts

Et héroiques, les êtres fracassent leurs poids. La Mort

N'arrive pas à les effrayer de son fouet pendant qu'à cri et à cor

Réclament les inconditionnés, la Vie ! Glace

Maintenant brisée, en eau cristallisée s'efface

Une flaque d'eau limpide modèle sa place

Des tourbillons parcourus de poussière d'étoile dansent à sa surface

Mignardise