Mon ami 

J'avais un ami

Dans les temps sauvages,

Par delà les âges,

Qui riait sa vie.

Nous avions grandi

Dans l' même paysage

D'une cité mouillage

De béton fleuri.

Avec d'autres comme lui,

Sans peur des dommages,

Cris à l'abordage,

Mais peu aguerris,

Nous partions réjouis,

Jouer au piratage,

Dans les marécages

Et autres lieux bénis.

Insouciants petits,

Pillant le bocage,

Nous brisions la cage

Terrible de l'ennui.

Maintenant ici,

Était notre adage.

Sans mauvais présage

S'avançait la vie.

Mais vient un jour gris

Où il faut, ô rage,

Quitter le rivage

Tendre du sans soucis.

Nous avons vieilli

Comme ceux des parages,

Passant dans l'ombrage

Maussade du pays.

Mon ami aussi

Changea son image,

Sans voir les nuages

Cachés par la nuit.

Les pièges de la vie

Tels des harponnages

Conduisent au naufrage

Méchants et gentils.

L'un d'eux est tapis

Au cœur d'un breuvage

Qui est un outrage

A ce qu'est la vie.

Gare à toi l'ami !

Le fruit du cépage

Te rendra otage

Jusqu'à l'infini.

Alors c'est ainsi,

A coup de dopages

Que ce personnage

Traversa la lie.

A trente ans précis,

Mon copain d'étage

Mourut sans verbiage.

Ainsi va la vie !

Parents mes amis,

Voici mon message :

« Parlez des mirages

Aux enfants chéris ! »

R.D