Hier soir, je me suis installée sur la plage, en tailleur dans le sable et j'ai fermé les yeux.
j'ai ouvert mes sens à la nature.
j'ai inhalé les effluves maritimes, respiré l'odeur du soir.
j'ai entendu le bruit des vagues contre les rochers, écouté le battement sourd de mon coeur.
j'ai touché les grains de sable encore gorgés de soleil, senti la brise légère dans mes cheveux.
Et Je n'ai pas vu, ni regardé, ni même aperçu quoi que ce soit, j'ai imaginé.
Je me suis laissée transporter, planer, rêver.
J'ai pensé à ces souvenirs qui me font si mal d'ordinaire, ceux qui me rendent nostalgique, qui libèrent mon manque de l'amour maternel, qui dévoilent mon enfance, mon innocence.
Puis j'ai réfléchi à mon présent, ma façon de prendre ma vie en main, ma vision des choses, mon nirvana de douleur, mon ressentie du monde, les personnes que j'aime. A ma détresse, ma solitude, à mon besoin d'amour trop excessif qui me déchire peu à peu de l'intérieur car il ne trouve personne à qui être dédié.
Et puis j'ai médité mon futur, cet inconnu, ce mystérieux, qui me laisse tellement et si peu d'opportunité, qui m'impose tellement de choix. En m'assurant que les jours meilleurs arrivent. 
Et puis enfin j'ai pensé à toi.
Toi je ne t'aime pas, contrairement aux autres. Aprés tout, je ne te connais pas.
Elles, elles parlent de toi sans arrêt, elles te décrivent, 
Moi je te garde dans mon esprit.
Elles, elles te croient parfait, sublime, divin.
Moi je sais que tu n'es qu'un homme, 
Elles, elles te désirent, elles te cherchent en vain.
Moi je sais que tu viendras en temps voulu.
Elles, elles t'appelent Prince charmant.
Moi je te nomme inconnu, futur amant