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Quelque chose d'éphémère, sans être vulgaire,

La philosophie de toute une vie : toujours y croire et ne jamais baisser les bras, sinon comment pourrait-on avancer ? Et si, l'envie la plus forte, était d'abandonner ? Parce qu'on est lâche et que le choix le plus simple semble être de tout laisser tomber. Je sais que je me pose trop de questions, que de foncer serait sûrement mieux pour chasser mes idées noires, mais j'ai tant l'impression qu'il y a quelque chose, loin d'ici, qui saurait me faire sortir de ce cercle sans fin. Je me noie dans mes propres pensées, contrairement à mes larmes, que je ne veux voir couler, même si ça fait tellement mal de les sentir former une boule dans ma gorge, au plus profond de mes entrailles. Je les ravale autant que je le peux, comme si la seule qui oserait couler, serait une véritable traîtresse. Je sais que ce n'est probablement pas la meilleure solution, mais je le fais. Je n'ai pas la force de regarder ma vérité en face, celle qui me dira : tu es vraiment mal dans ta tête. Celle qui m'avouera l'inévitable, je ne pourrais retourner en arrière et me ressasser que je vais si bien, que ce n'est qu'une passade. J'ose espérer que quelqu'un soit capable de me faire oublier. Oublier la fille que je suis, pour me changer en une autre que moi. L'impression de me voiler la face, de continuer de me dire que tout va bien, est si omniprésente et confirmée, que ce n'en est plus une. Ça devient un fait, une vérité, et ça me terrorise. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui me rend si peu moi-même. Si je sais encore qui je suis.

Mais j'ai définitivement déchirer la page qui me reliait à lui.

Ce n'est pas de sa faute si je suis mal, il faut se le confier, au bout d'un moment, il ne comblait plus mes peines, il les créait. Je nageais dans un océan de déception, m'avançant de plus en plus vers l'endroit où je n'avais plus pied. Par ailleurs, je ressasse encore les si bons moments passés avec lui, sans y être nostalgique pour autant. Je veux débuter ma renaissance, devenir celle dont je me suis éloignée le temps de ce passage amoureux.

C'est après ce choix, que bizarrement, il est entré dans ma vie. Il n'est encore qu'un peu un inconnu, mais mon destin me le fera croiser dans peu de temps. Le compte à rebours est lancé, la sorte de délivrance approche. A la clé, je ne sais pas ce que je vise. J'avance à pas feutrés, à l'aveuglette. Je suis dans le noir complet. Mes pensées et mes sentiments passent à chaque minute, d'un extrême à un autre. Je ne sais plus quoi penser. Il m'intrigue tant, il a une manière de m'attirer, une manière de considérer les choses, qui me rend toute... troublée. J'ai envie de l'attiser, qu'il ressente ce que je ressens, qu'il soit dans le même état que moi, ça ne serait pas juste qu'il en soit autrement. J'en viens même au point d'avoir peur de l'ennuyer, d'habitude si sûre de moi, je ne sais pas comment me comporter avec lui. N'importe quelle chose que je peux dire, me met sur un fil, comme une funambule, prête à tomber. Quand je lui parle, il n'a l'air de rien ressentir, d'être totalement indifférent. Je ne l'ai vu qu'en photo, pas désagréable à regarder, semblant renfermer beaucoup de choses. Il ne me croit pas quand je dis qu'il est mystérieux. Il en rit, sûrement. Je suis une gamine par rapport à lui, j'ai l'impression d'être à des années lumières de sa vie, de son monde. Que personne ne semble connaître, et que j'ai tant envie de percer à jour. J'aimerais qu'il se souvienne de moi, même en tant qu'amie, comme un être qui a su l'écouter. Mais je ne suis plus sûre d'en valoir le coup comparée à lui. Il dit qu'il ne vaut rien, c'est tout à fait le contraire en vérité. C'est juste qu'il doit paraître imposant et que quiconque n'a pensé qu'il était intéressant. Il dit qu'il réfléchit beaucoup, qu'il aime rendre heureux les gens, sans se soucier pour autant de lui. Généreux. Mystérieux. Deux belles qualités. Je redeviens vulnérable, j'ai peur de le décevoir, ne pas être à la hauteur des espérances qu'il peut avoir de quelqu'un. Aurais-je trouvé plus fort ? Il exerce une étrange fascination sur moi, tel le fruit défendu, que je ne mérite pas. Il a donc aussi ce côté méchant, imperceptible cependant. Comme une force sombre, qui vous pousserait à avoir la même vision de la vie, il sait vous motiver, mais ne sait pas comment se le rendre lui-même.

J'attends son retour avec un peu trop d'impatience. Depuis, les heures ont légèrement passées, il rentre dans deux jours.

Le temps depuis cette impatience, a défilé à une vitesse folle. Son retour date à présent de presque deux ou trois mois, je ne compte plus. Nos relations n'ont pas évoluées et même le fait de le rencontrer n'a fait que me décevoir. L'impression d'être inexistante la résume totalement. Je ne sais pas quoi en dire tellement tout cela a été étrangement vide de sens. Cette histoire a étayé mon manque de... de lui. C'est plus fort que moi. J'ai oublié ce que passer à autre chose voulait dire.