Les maux qui m'oppriment ne sont rien face à la liberté ou plutôt la légèreté que je ressens.

Tel un papillon, je pourrais m'enlever du poids de mes chaines douloureuses, m'envoler loin, toujours plus loin et toujours plus haut que les soucis. Le soleil sur ma peau café au lait, la mer dans mes yeux couleur marron clair, la montagne imprimée en fond d'écran, le vent secouant mes cheveux senteur coco, mes pieds nus dans le sable, l'eau salée qui ruisselle sur mon corps, ...

Autant de petits moments, de plaisirs innocents qui me ravissent.

Quand je marche dans la rue, chaque sensation est minutieusement délectée par mon esprit grâce aux sens quasi-intacts que je garde.

On me taxe de folle en raison de ma démarche élancée et les airs de chansons que je chante fébrilement.

Mais qu'importe ! Je suis en vie. En vie.

Je n'ai qu'une seule et terrible appréhension enfouie dans le coeur : la disparition progressive et inévitable de ce bien qu'est le Temple " de vivants piliers" au profit du sinistre et effroyable Béton Armé.

Je renais de mes cendres, souffrante mais plus forte que jamais par la vue de tant de beautés exposées par ce temple qui m'émerveillent.

Sans elles, que deviendrais-je ? comment le simple fait de respirer ne sera pas une lutte de tous les instants ?

Mignardise